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11 octobre 2024 23 h 50 min

Apéro avec Guillon : regrets

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Lorsque nous l’avons rejoint, il était adossé au bar, vêtu entièrement de noir avec des bagues en argent aux doigts et ressemblant à un adolescent sous une chevelure d’argent. Pour notre tête-à-tête, Stéphane Guillon avait choisi Le Martel, un charmant restaurant dans le 10ème arrondissement de Paris, connu pour ses délicieux couscous, tagines et pastillas. Avec un grand verre à la main, on s’est demandé s’il buvait de la bière. Mais non, c’était un thé à la menthe, répond-il avant de préciser qu’il se tient à distance de toute addiction malgré son penchant pour l’apéritif en été en Corse, où il possède une maison de vacances. Il affirme détester être esclave d’une pulsion, que ce soit pour l’alcool ou la nourriture. C’est ainsi qu’on s’est retrouvé devant une théière embaumante servie avec une petite assiette de pâtisseries orientales, que nous avons délibérément négligées.

Stéphane Guillon, qui fêtera ses 60 ans en décembre, vient de sortir un nouveau livre cathartique. Vous pourriez penser que c’est encore un de plus, comme c’est devenu une habitude pour lui. Lorsqu’un malheur lui tombe dessus, Guillon choisit la plume. Après avoir été licencié de France Inter suite à une chronique sur Dominique Strauss-Kahn en 2009, il a écrit « On m’a demandé de vous calmer », suivi de « On m’a demandé de vous virer » (Stock), puis « Je me suis bien amusé, merci ! » (Seuil). En 2023, après que son ancienne petite amie l’a quitté, il publie un nouvel œuvre intitulé « Fini de rire » (Albin Michel, 256 pages, 19,90 euros).

« « Pour moi, l’écriture est le seul processus que je maîtrise », admet-il. Il espérait que l’écriture de cette histoire lui donnerait un nouvel équilibre, bien qu’il avait des doutes sur l’issue. Tout comme nous, pour être franc. Nous avons abordé ce récit avec hésitation, repoussés par son ton de plainte. Voici donc l’histoire. Stéphane Guillon, marié à Muriel Cousin, une chroniqueuse et présentatrice avec qui il a une fille et une grande famille recomposée de sept enfants, est tenté de tout abandonner pour une jeune femme qu’il connaît à peine et dont il écrit qu’elle est intéressée par la médecine alternative et les drogues dures.

Quittant sa maison, sa Porsche, ses plantes et son chien, (oui, Malgré son image de provocateur, il a un côté bourgeois plus traditionnel), il réalise rapidement son erreur. Sa nouvelle amoureuse le mène en bateau, disparaît puis réapparaît, rompt puis revient régulièrement et finit par le congédier par un email succinct qui le laisse vidé et profondément déprimé. « J’ai envisagé de tout arrêter», nous confie-t-il avec son regard de chien battu. Notre attention est immédiatement attirée par la bague en forme de tête de mort qu’il porte à la main gauche et qui semble soudain être de mauvais présage. On se reprend, malgré tout, il semble assez bien se porter.

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