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9 octobre 2024 18 h 47 min

Sénégal: retour sur signes religieux

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Les autorités sénégalaises ont récemment publié une nouvelle réglementation qui invalide l’interdiction des symboles religieux dans les écoles du pays. En août dernier, une controverse a émergé dans cette nation ouest-africaine, largement musulmane, lorsque le Premier ministre Ousmane Sonko a admonesté les écoles qui banniraient le port du voile. Suite à cela, le ministère de l’Éducation a émis le soir du mardi 8 octobre de nouvelles directives pour les écoles, le jour après la rentrée scolaire.

Ces directives assurent « la reconnaissance des croyances religieuses, y compris la possibilité de porter des symboles religieux, comme le voile, la croix ou les colliers sacrés, pourvu qu’elles n’entravent pas une identification claire de l’étudiant à l’école, dans les salles de classes et pendant les activités scolaires », précise l’article 5 de ces nouvelles règles.

En août, M. Sonko a été critiqué par le Conseil national de laïcité, représentant les associations et mouvements catholiques du pays, car ils avaient perçu ses déclarations comme une attaque à l’école catholique. « Certaines pratiques ne peuvent plus être tolérées au Sénégal. En France, ils nous imposent constamment leur mode de vie, mais cela leur est propre. Au Sénégal, nous n’accepterons plus que certaines écoles interdisent le port du voile », avait déclaré M. Sonko le 30 juillet lors d’une cérémonie en hommage aux meilleurs élèves du pays. Ses déclarations ont été dénoncées par plusieurs leaders de l’Église. M. Sonko, qui a été nommé chef du gouvernement par le président Bassirou Diomaye Faye, a gagné les élections en mars dernier.

Le débat concernant le port du hijab n’est pas récent au Sénégal. En fait, en 2019, un établissement catholique bien connu de Dakar, l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc, avait interdit l’accès à la classe à vingt-deux lycéennes musulmanes pour avoir porté le hijab lors de la rentrée scolaire de septembre. Suite à l’intervention du Vatican, un compromis avait été trouvé entre le collège et l’État sénégalais, permettant ainsi aux filles de réintégrer leur classe.