Le nouvellement élu premier ministre du Japon, Shigeru Ishiba, a l’intention de mettre son parti à l’épreuve lors des prochaines élections. Il a procédé à la dissolution de la chambre basse du Parlement le mercredi 9 octobre, en prévision des élections législatives anticipées du 27 octobre.
« Notre intention est d’aborder ces élections avec justice et sincérité afin de gagner la confiance du public », a déclaré Ishiba, âgé de 67 ans, lors d’une conférence de presse mercredi. Fukushiro Nukaga, le président de la chambre basse, a par la suite lu une lettre écrite par le premier ministre et marquée du sceau de l’empereur, annonçant officiellement la dissolution.
Par ces élections, Ishiba, qui n’est au pouvoir que depuis une semaine, compte renforcer son mandat pour mettre en œuvre son programme axé sur l’intensification de la sécurité et de la défense, l’augmentation du soutien aux ménages à faible revenu et la revitalisation de la campagne japonaise.
Le gouvernement de son prédécesseur, Fumio Kishida, qui a été au pouvoir pendant près de trois ans, a connu une popularité historiquement basse, en partie due à un scandale financier qui a touché son Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice), dont Ishiba est également membre.
Kishida était par ailleurs impopulaire pour son incapacité apparente à combattre l’inflation, qui a réduit le pouvoir d’achat des Japonais depuis 2022. Cependant, le PLD, avec son partenaire de coalition, le Komeito (centre-droit), détient une majorité confortable à la chambre basse (290 sièges sur 465).
Un parti miné par des scandales.
La convocation d’élections anticipées par M. Ishiba a été la cible de critiques au motif qu’elle allait à l’encontre d’une promesse antérieure de tenir tête à l’opposition parlementaire. Le Premier ministre a fait savoir ce week-end que lors des votes, le PLD ne défendrait pas certains partisans touchés par le scandale de financement du parti.
De plus, M. Ishiba soutient la notion d’une alliance militaire régionale à l’image de l’OTAN et a affirmé la semaine derniére que la sécurité du Japon n’a jamais été aussi vulnérable depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le Japon, à l’instar de plusieurs autres pays développés, subit également une crise démographique marquée par une population en déclin et un taux de natalité persitamment bas. La Banque mondiale affirme que le pays a la deuxième population la plus vielle dans le monde, après Monaco. Ishiba a décrit cette situation comme une « crise sourde » ajoutant que le gouvernement devrait encourager des politiques en faveur des familles, incluant des horaires de travail flexibles.
Soucieux de redresser durablement l’économie du pays de la déflation qui la réduit depuis des décennies, il a exprimé le désir de booster les revenues au travers d’un nouveau plan de relance et un soutien aux communautés locales et aux ménages à faible revenus.
Le Parti démocrate constitutionnel (PDC, centre-gauche), le principal parti d’opposition avec 99 députés, cherche à se distinguer du PLD sur une variété de sujets relatifs à la diversité, y compris en promettant de légaliser le mariage homosexuel. Ils souhaitent aussi permettre aux couples mariés de conserver leurs noms de famille respectifs, une question qui crée une dissension profonde au sein du PLD.