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9 octobre 2024 4 h 46 min

Illusion de force en Israël

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Il existe une distinction importante entre déception et désillusion. Quand quelqu’un se sent déçu, il reconnaît qu’il a été trompé, que les promesses qui lui ont été faites n’ont pas été respectées. Il peut exprimer son désappointement à celui qui en est responsable, l’accabler de critiques et, finalement, il peut lui tourner le dos. Par contre, celui qui est désillusionné ne peut blâmer que lui-même pour s’être trompé sur la réalité. C’est pour cette raison que la désillusion oblige généralement à des changements mentaux puis pratiques significatives pour lesquels, par définition, on n’est pas préparé.
Le 7-Octobre n’a engendré aucune déception. Personne ne s’attendait à mieux du Hamas que ce massacre; L’incapacité d’Israël a simplement produit de la stupéfaction. Cependant, de nombreuses illusions ont été dissipées, ce qui fait de cet événement une étape historique. Un an plus tard, l’adaptation mentale à cette nouvelle réalité est toujours en cours.
L’illusion perdue la plus fondamentale concerne Israël en tant qu’Etat protecteur du peuple juif, capable de par sa puissance militaire et de renseignement de prévenir toute attaque sur son sol. C’est la notion qu’il y a un abri pour chaque juif dans le monde qui s’est révélée être une illusion. Et aucune victoire d’Israël, aussi grande soit-elle, ne peut alors dissimuler cette vérité : la puissance seule ne suffit pas pour bâtir un refuge.
Morale de l’histoire.

Ever since the Second Intifada (2000-2005), there’s been a tendency across Israel, diaspora and the general Western opinion to suppress the Palestinian question, opting instead to rely on power and ignore justice. This approach to managing the situation stemmed from various motivations, depending on one’s point of view. In Israel, the oft-repeated belief was that they had no counterpart to negotiate with. For the diaspora, rising insecurity from anti-Semitic violence led to an acceptance of the depiction of Israel as a fortress, without questioning its justice. As for Western opinion, both in Europe and the United States, the preference was to let sleeping dogs lie so long as peace, or at least calm, was maintained.

On October 7, 2023, the Israelis learned that believe they could keep the peace through force alone was a delusion. The logical conclusion is the need to aid the Palestinian entity in becoming a genuine peace partner, instead of exploiting its divisions for power. Meanwhile, the diaspora must ask itself if its willingness to overlook justice « over there » truly represents the best relationship that it can have with Israel, even considering Israel’s potential role as a refuge. It needs to completely change its view on this state and reassess its meaning and implications.

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