Il y a un consensus presque universel parmi les professionnels de la santé que nous avons interrogés : malgré la difficulté à en faire un rapport officiel, les actes d’agression de la part des patients lors des consultations ne sont plus tus comme par le passé. Les insultes, les menaces, les agressions physiques, les vols et le vandalisme sont devenus monnaie courante. Selon le Conseil national de l’ordre des médecins, 1 581 incidents ont été signalés en 2023. Ce chiffre semble modeste en comparaison avec les 120 000 médecins libéraux et les 60 000 praticiens hospitaliers en exercice, mais il marque une augmentation significative par rapport aux années précédentes. En fait, c’est une augmentation de 27% par rapport à 2022, après avoir déjà connu une hausse de 23% l’année précédente.
Le Dr Jean-Jacques Avrane, coordinateur de l’Observatoire de la sécurité au sein de l’ordre, a fait remarquer que c’est une situation sans précédent et que les chiffres sont certainement sous-évalués. Beaucoup de médecins ne signalent pas les violences qu’ils subissent, elles ne représentent donc que la partie émergée de l’iceberg. L’observatoire national des violences en milieu de santé, qui relève du ministère de la santé et qui compile les rapports provenant des hôpitaux, a recueilli 18 768 signalements en 2022 de 368 établissements. Son rapport pour 2023 n’est pas encore disponible.
Ce sont les médecins généralistes qui sont les plus touchés par ce phénomène.
Dans l’univers médical, divers incidents récents de violence ont frappé l’imagination collective. Le 12 août à Marseille, une médecin généraliste a été battue. Près de Nantes en septembre, une autre médecin a fait face à une tentative d’assaut sexuel. Il y a presque un an et demi, l’attaque meurtrière à l’arme blanche d’une infirmière, Carène Mezino, à l’Hôpital Universitaire de Reims, a provoqué une vive réaction nationale, incitant le gouvernement à promettre une tolérance zéro, complétée par un plan de près de quarante actions.
Selon les statistiques de l’Ordre des médecins, les femmes sont légèrement sur-représentées, représentant 56% des victimes signalées, en 2023 comme en 2022. La nature des incidents rapportés reste constante : près des trois quarts (73%) sont des agressions verbales ou des menaces, 8% des violences physiques, 8% des vols ou tentatives de vol, et 7% des actes de vandalisme. Presque les trois quarts des agressions ont été dirigées contre des professionnels indépendants de la santé, et 22% contre des professionnels hospitaliers.
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