À peine douze jours après le passage de l’ouragan Helene, c’est au tour de l’ouragan Milton de susciter la peur en Floride, particulièrement dans la région de Tampa, attendu ce mercredi 9 octobre. Les spécialistes prévoient une catastrophe de grandeur inédite depuis un siècle, et le temps presse pour nettoyer les débris laissés par le précédent ouragan. Les autorités locales et nationales sont en pleine effervescence, tout comme les républicains, notamment Donald Trump. L’ex-président américain a fait de la récurrence des ouragans un sujet polémique, orchestrant une campagne de désinformation et de fausses déclarations sur Internet pour des objectifs électoraux, dans le but de critiquer la supposée inaction de l’administration Biden. Aucun détail n’est négligé dans les États clés, tels que la Géorgie ou la Caroline du Nord, à seulement vingt-huit jours de l’élection du 5 novembre.
Devant l’ampleur de la crise, Joe Biden a pris la décision, ce mardi, d’annuler ses voyages à venir en Allemagne et en Angola. Au cours d’une réunion avec ses conseillers, ouverte à quelques journalistes, le président a demandé une évacuation d’urgence de la population et a condamné ceux qui diffusent de la désinformation pour nuire à son administration. Selon lui, cette campagne de désinformation cause la panique parmi le peuple, ce qu’il qualifie de « non-américain ». « Les gens sont terrifiés, conscients du danger pour leur vie, leur travail, leurs biens et ce qu’ils tiennent à cœur. »
Joe Biden a fréquemment utilisé le terme « non-américain », même pour critiquer les commentaires de Donald Trump sur l’OTAN. Par le passé, Trump a faussé les faits concernant des catastrophes naturelles, comme les incendies en Californie, en niant la crise du climat. Toutefois, l’ampleur des changements est saisissante.
« Trump critiquise Biden pour son « inaction »
D’après Donald Trump, « c’est la pire réaction depuis Katrina », l’ouragan qui a ravagé la Nouvelle-Orléans en 2005 et considérablement affaibli le président de l’époque, George W. Bush. Dans ses mémoires, appelées Decision Points, Bush dira des années plus tard : « Le problème n’est pas que j’ai fait les mauvais choix, c’est que j’ai pris trop longtemps pour prendre une décision ». En bref, une simple « question de perception, pas de réalité ». Il est difficile de ne pas faire un parallèle avec cette curieuse nuance, en observant la lenteur de l’administration actuelle à prendre la mesure politique – plutôt qu’humanitaire – de l’événement.
Le 1er octobre à la Maison Blanche, Joe Biden s’est exprimé devant les journalistes pour parler de l’ouragan Helene. Le président avait discuté avec les gouverneurs affectés. Il a annoncé l’envoi de 3 600 agents fédéraux. Joe Biden avait prévu d’aller sur place, mais pas immédiatement. « On m’a dit que ce serait perturbant si je le faisais maintenant », a-t-il précisé, pour éviter de gêner les opérations de secours. La vice-présidente, de son côté, a écourté son voyage sur la côte ouest pour retourner à Washington et assister à une réunion d’information des services de secours. Kamala Harris a également jugé préférable d’attendre quelques jours avant de visiter les zones touchées.
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