Lors de l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle prévue le mercredi 9 octobre, Daniel Chapo, le candidat du Frelimo, n’a pas évité les sujets sensibles. « Sans paix, il n’y a pas de développement possible. Le Cabo Delgado fait partie intégrante du Mozambique et nécessite notre attention et notre préoccupation », a déclaré fin août le représentant du parti au pouvoir, qui est probablement destiné à remplacer le président actuel, Filipe Nyusi, inéligible pour un troisième mandat.
Le problème s’est intensifié au fil des semaines et une possible discussion avec les forces de déstabilisation de cette province nordique a été suggérée par le candidat favori. Le Cabo Delgado, à la frontière avec la Tanzanie, est depuis 2017 le théâtre d’insurrections djihadistes menées par le groupe Ansar Al-Sunna, lié à l’État islamique.
Restaurer le calme dans la région ne concerne pas seulement les 670 000 personnes déplacées en raison des attaques et des conflits avec les forces armées, mais également la reprise du projet massif d’exploitation gazière mené par TotalEnergies (avec un investissement de plus de 20 milliards de dollars soit 18,2 milliards d’euros) qui pourrait propulser ce pays de 33 millions d’habitants parmi les principaux producteurs mondiaux. Le géant français de l’énergie a mis en pause ses opérations en avril 2021 due à des circonstances exceptionnelles.
Le pays s’appauvrit de plus en plus.
À présent, cette ancienne colonie portugaise est embourbée dans une dette écrasante, une conséquence du scandale des prêts clandestins souscrits au début des années 2010 pour l’achat d’équipement militaire. Le pays est également affecté par une performance économique qui ne parvient pas à soutenir une croissance démographique en hausse. Les agences de notation internationales lui ont attribué la note CCC+, ce qui indique un risque élevé de défaut de paiement. Durant la dernière décennie, 10% de la population du Mozambique est tombée sous le seuil de pauvreté, portant le total à environ 60% selon le Fonds Monétaire International.
Face à cette réalité, Daniel Chapo, âgé de 47 ans, ancien professeur de science politique et ancien animateur radio, devra affronter trois candidats de l’opposition. Les divisions internes de l’opposition pourraient se révéler être son principal avantage. Les concurrents de Chapo incluent Ossufo Momade, leader de la force d’opposition principale issue de l’ancienne rébellion anti-communiste Résistance Nationale du Mozambique (Renamo), Lutero Simango du Mouvement Démocratique du Mozambique (MDM) et le prétendant indépendant Venancio Mondlane.
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