Les séries de la semaine se concentrent sur les thèmes de tromperie et de déguisement, qu’ils soient d’origine littéraire (Disclaimer), de jeu (Loups-garous), technologique (Rematch) ou même psychiatrique (Une amie dévouée).
« Rematch » : Kasparov vs Deeper Blue, l’obsession d’échecs et les pièces d’IBM
Cela fait désormais partie de l’histoire – la victoire de l’ordinateur Deeper Blue, développé par IBM, sur l’un des plus illustres joueurs d’échecs, Garry Kasparov, en 1997. L’ambition de Rematch est de considérer cet événement comme un point de repère dans l’histoire humaine, signifiant la première fois que l’intelligence artificielle prenait le dessus sur ses créateurs. Pour évaluer la validité de cette affirmation, il faudrait être à la fois un grand maître des échecs et un ingénieur du MIT (Massachusetts Institute of Technology).
Le récit qui se déroule à l’écran est une suite de classiques impeccables, s’appuyant sur des techniques élaborées bien avant la naissance de l’intelligence digitale. Afin d’assurer une claire compréhension, les acteurs parleront en anglais, y compris pendant les retours en arrière qui relatent l’enfance russe de Kasparov (interprété par Christian Cooke). Le récit présente d’une part un héros vulnérable (son principal adversaire étant la paranoïa qu’il a conservée de ses années passées à la périphérie de la dissidence) et d’autre part, une corporation maléfique représentée par le rôle d’Helen Brock (jouée par Sarah Bolger), une cadre de l’IBM plus dénuée d’émotions que Deeper Blue. Au centre de l’histoire, on retrouve la mère du champion (interprétée par Trine Dyrholm) et son nouveau manager, un rôle attribué à Aidan Quinn, qui réendosse le rôle d’un homme ordinaire confronté au génie, comme dans Elementary. La technique utilisée superpose à la complexité du récit la simplicité illusoire du divertissement, sans vraiment mettre en lumière l’importance de ce conflit. T. S.
Série réalisée par Yan England, André Gulluni et Bruno Nahon, avec Christian Cooke, Trine Dyrholm, Aidan Quinn, Sarah Bolger, Orion Lee (France, Hongrie, 2024, 6 épisodes de 50 minutes), disponible intégralement sur Arte.tv, sur Arte, les 17 et 24 octobre, à 20 h 55.
« Disclaimer » : deux familles dévastées par un secret.
Six ans après son chef-d’œuvre, Roma, le réalisateur mexicain Alfonso Cuaron est de retour à l’œuvre, cette fois en utilisant les ressources substantielles d’Apple TV+ et l’espace offert par le format de série télévisée pour transposer en sept épisodes le best-seller éponyme de l’écrivaine américaine Renée Knight. Le concept de « disclaimer », souvent utilisé comme une note de précaution pour distinguer la fiction de la réalité au début d’un film, d’un livre ou d’une série, est subverti ici. Dans ce scénario, un roman autopublié éclate l’existence de Catherine, une documentariste respectée, en révélant un secret qu’elle gardait enfoui depuis deux décennies. La divulgation a l’effet potentiel de perturber son mariage avec Robert, un noble fortuné, son dévouement à son emploi journalistique, et même la stabilité physique et mentale de son fils, qui lutte contre la toxicomanie. Le reste de cet article est accessible uniquement aux abonnés, représentant 61,47% du texte total.
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