Nous devrons attendre encore pour assister aux démêlés judiciaires du clan familial de Canard enchaîné. Le jugement de deux dirigeants préalables de ce hebdomadaire, Michel Gaillard et Nicolas Brimo, qui devaient passer en jugement le mardi 8 octobre pour des accusations d’abus de confiance, a été reporté au 8 juillet 2025.
Le tribunal pénal de Paris a déduit qu’il était inviable de maintenir cette audition en absence des deux autres accusés, André Escaro, l’artiste, et Edith Vandendaele. Cette dernière est suspectée d’avoir occupé un poste fantôme au journal suite à la retraite de son mari, le premier, qui a continué à fournir des dessins jusqu’à 2022. La perte a été estimée à 1,45 million d’euros par le service financier de la police judiciaire pour le laps de temps couvert par la justice de 2010 à 2022.
M. Escaro, âgé de 96 ans, n’était pas présent au tribunal en raison de son état de santé déclinant. Atteint de plusieurs maladies, il a été hospitalisé durant quinze jours en septembre. « André Escaro est terriblement affaibli, somnolant toute la journée, chutant chaque nuit. Pour lui, c’est un supplice », a exprimé son avocat, Jean-Baptiste Marre, qui n’avait aucune autorité contractuelle pour le représenter. « Je refuse de lui faire signer une carte blanche pour sa défense, sans savoir s’il est conscient de ce qui se passe aujourd’hui », a expliqué l’avocat tout en insinuant que son client serait proche de la mort. D’après Me Marre, cette situation pourrait aussi expliquer l’absence de Mme Vandendaele : « Elle est peut-être en train de vivre les derniers moments avec son mari. Elle ne peut raisonnablement pas être présente à cette audience. »
Examens cliniques de l’ancien caricaturiste.
Les avocats de MM. Brimo et Gaillard, Me Assous et Me Beaulieu, ont rejoint la demande de renvoi. Me Beaulieu a fait valoir que la défense de M. Gaillard nécessite la présence de M. Escaro, si sa santé le permet, et de Mme Vandevaelde, dont le témoignage est crucial.
D’autre part, les avocats de Christophe Nobili, le journaliste par lequel le scandale a éclaté, ont considéré cette demande comme une tentative de retardement. MM. Gaillard et Brimo « tentent d’échapper au jugement », ont déclaré Pierre-Olivier Lambert et Maria Cornaz Bassoli, qui ont défendu sans succès la séparation du cas de M. Escaro. Le procureur de la République, Hadrien Aramini, avait soulevé le même point en notant que : « Il y a peu, voire aucune chance, que l’état de santé de M. Escaro s’améliore ». Ou, selon les termes de Me Lambert : « Le temps qui passe n’arrange pas les choses ».
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