Au cours d’incidents urbains survenus en Martinique, entre la soirée du 7 octobre et la matinée du 8, quatre gendarmes mobiles ont subi des blessures mineures suite à des tirs, a annoncé la préfecture. Ces violences ont éclaté en marge d’une manifestation pour l’amélioration du pouvoir d’achat. La préfecture a précisé que les forces de l’ordre avaient été délibérément prises pour cible dans le quartier de Sainte-Thérèse, à Fort-de-France, où les agents blessés étaient en service.
Quatre individus qui essayaient de piller un magasin au Lamentin, une ville voisine de Fort-de-France, ainsi que trois autres qui tentaient de mettre le feu à une station-service, ont été arrêtés. Des barricades en flammes ont été érigées dans diverses communes de l’île, entraînant des dégradations de bâtiments publics et l’incendie de huit véhicules, selon la préfecture. Les pompiers ont dû intervenir pour éteindre des feux de poubelles.
Cette flambée de violence fait suite à une journée de confrontations lundi entre des activistes protestant contre le coût de la vie, qui avaient organisé un blocus au Lamentin, et les agents de la CRS 8. Depuis lundi, la préfecture rapporte que quinze officiers de police et gendarmes ont été blessés et dix-huit personnes arrêtées.
L’organisation à l’origine des protestations, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), et la préfecture apportent des récits divergents des événements.
La préfecture a déclaré dans une annonce publiée sur sa page Facebook que les forces de l’ordre ont dû intervenir afin de « libérer » le rond-point du Mahault, au Lamentin, qui était occupé par une foule d’environ cinquante individus. Cette foule était composée de sept camions, deux véhicules inutilisables et divers équipements de construction. Pendant cette intervention, les policiers ont été la cible de violences, notamment des jets de pierres et de bouteilles. En réponse à cette agression, les forces de sécurité ont dû riposter et disperser la foule, arrêtant au passage cinq individus, selon le communiqué de la préfecture.
Selon le RPPRAC, Rodrigue Petitot, leur président, a été blessé pendant ces altercations. « Rodrigue Petitot, surnommé « le R », a été gravement blessé à la jambe et à la main », a déclaré l’organisation dans une déclaration, condamnant par ailleurs la « répression policière » envers les « pacifistes Martiniquais ». Deux autres militants ont été emprisonnés.
Depuis le début septembre, le RPPRAC a lancé une campagne contre le coût élevé de la vie, un problème récurrent aux Antilles françaises. Ils demandent notamment que les prix des produits alimentaires soient au même niveau qu’en métropole alors qu’ils sont actuellement 40 % plus élevés à la Martinique.
Outre cette protestation, l’île a subi des violences urbaines qui ont failli mettre en place un couvre-feu nocturne dans certains quartiers de Fort-de-France et de la commune du Lamentin.
Quatre pourparlers ont été menés par le gouvernement depuis le début des manifestations, mais aucune solution satisfaisante n’a été trouvée. Une cinquième rencontre, prévue pour lundi, a été reportée pour une durée indéterminée.
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