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8 octobre 2024 9 h 44 min

Covid baisse, autres maladies augmentent

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En 2022, la France a vu une forte augmentation des maladies respiratoires autres que le Covid-19, devenant ainsi la troisième cause principale de décès après les cancers et les maladies cardiovasculaires, selon des recherches de référence publiées le mardi 8 octobre. Les tumeurs et les maladies cardiovasculaires (y compris les cardiopathies ischémiques et les maladies cérébrovasculaires) demeurent les deux causes principales de mortalité, mais les maladies respiratoires ont progressé pour devenir la troisième cause de décès, selon les chercheurs de l’agence Santé publique France, de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et du ministère de la santé.

Chaque année, ces scientifiques établissent un rapport sur les causes majeures de décès avec un léger retard. En l’occurrence, il s’agit de l’année 2022, au cours de laquelle plus de 673 000 décès ont été enregistrés, un chiffre supérieur à celui de 2020 et 2021, pourtant lourdement touchées par le Covid-19.

Selon Anne Fouillet de Santé publique France, le taux de mortalité a augmenté en raison d’une hausse des maladies respiratoires liées aux épidémies hivernales, de la persistance de la Covid-19 malgré son recul et d’une augmentation des causes externes comme les accidents et les chutes. Le cancer, quant à lui, représente 25% de tous les décès.

Le cancer reste la principale cause de décès en France, prenant plus d’un quart des vies en 2022. Les tumeurs ont fait plus de victimes masculines que féminines et ont affecté principalement les seniors de 65 à 84 ans dans plus de la moitié des cas. Bien que la mortalité par cancer ait poursuivi sa baisse, elle s’est stabilisée chez la population féminine. Les cancers les plus mortels restent ceux du poumon, du côlon et du rectum, du sein, du pancréas et de la prostate.

Les maladies cardio-neuro-vasculaires, y compris l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral, l’insuffisance cardiaque, etc., ont causé plus d’un cinquième des décès. La mortalité de ces maladies a continué à augmenter, particulièrement chez les femmes et les personnes âgées de plus de 85 ans, rompant pour la deuxième année consécutive la tendance pré-pandémique. Cette hausse a également été signalée dans d’autres pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège, selon les scientifiques.

Les décès dus aux maladies respiratoires autres que la Covid-19, notamment la pneumonie, les maladies chroniques et la grippe, sont en forte hausse et représentent 6,7 % de l’ensemble des décès, se rapprochant ainsi des chiffres de 2019. Selon Anne Fouillet, cette augmentation est « principalement due aux épidémies hivernales de grippe (une tardive de 2021-2022 et une précoce de 2022-2023) et du VRS [virus respiratoire syncytial, principale cause de la bronchiolite], et, à une moindre échelle, aux canicules estivales ».

Selon Elise Coudin d’Inserm, le Covid-19 n’est plus la principale cause de décès en 2022, ayant été relégué à la cinquième place, principalement chez la population vieillissante (représentant 6,1 % du total des décès). En revanche, les maladies respiratoires semblent être revenue au-devant de la scène.

De plus, nous avons assisté à une recrudescence de la mortalité due à des maladies endocriniennes, digestives et génito-urinaires, un phénomène déjà noté en 2021. Les maladies du système nerveux, y compris Alzheimer, et dans une moindre mesure, d’autres démences, ont également augmenté jusqu’à des niveaux comparables à ceux enregistrés avant la pandémie. Ce phénomène a également été constaté au Royaume-Uni.

Il convient également de noter une augmentation de la mortalité due à des accidents, en particulier les chutes et les accidents domestiques, en 2022, en particulier chez les personnes âgées. Les décès dus à des accidents de transport ont également augmenté, même si ils n’ont pas retrouvé le niveau d’avant la pandémie.

En fait, pour la première fois depuis 2020, la mortalité due à des causes externes (accidents, suicides, etc.) a été significativement plus élevée que sa tendance avant la pandémie.

En résumé, il y a une interaction entre l’âge et le sexe dans les différentes causes de mortalité. Les hommes ont un taux de mortalité plus élevé à tous les âges, et les femmes qui décèdent sont généralement plus âgées que les hommes.