Dans une réalisation unique au monde, une Chinoise de 25 ans, atteinte de diabète de type 1, a bénéficié d’une transplantation de cellules capables de sécréter de l’insuline, provenant de tissus prélevés de son propre organisme.
Les chercheurs chinois ont initié le processus en prélevant du tissu adipeux de la patiente afin d’en extraire des cellules souches, cellules indifférenciées qui sont susceptibles de se transformer en n’importe quel type de tissu du corps. Ces cellules souches ont ensuite été reprogrammées in vitro pour faire fonction de cellules à aptitude à fabriquer de l’insuline, hormone responsable de la régulation du taux de sucre dans le sang mais que le système des individus diabétiques est incapable de produire. En juin 2023, ces cellules ont été injectées dans les muscles abdominaux de la patiente en une opération qui n’a duré qu’une demi-heure à peine.
Les résultats de cette intervention, publiés dans la revue Cell le 25 septembre et obtenus par Shusen Wang et son équipe de l’Université de Nankai, ont été qualifiés de « spectaculaires » par François Pattou, chirurgien au CHU de Lille, qui n’a pas pris part à l’étude.
A deux mois et demi de la greffe, les cellules greffées ont commencé à produire leur propre insuline chez la patiente. La quantité d’insuline produite est suffisante pour permettre à la patiente de mener une vie normale sans recours aux injections d’insuline – indispensables et contraignantes pour la plupart des patients.
Greffe de type « îlots de Langerhans ».
Un an après, le niveau de production des cellules transplantées dans cette femme demeurait élevé, lui permettant de se passer d’insuline extraite de l’extérieur. Son taux de glucose sanguin a retrouvé une stabilité, restant à un niveau normal plus de 98% du temps quotidien. Elle n’expérimente plus les hausses ou les baisses dangereuses de sa glycémie.
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui apparaît généralement chez les jeunes individus, avant l’âge de 15 ans dans un tiers des occurrences. Il survient lorsque le corps entre en conflit avec les cellules bêta pancréatiques, responsables de la production d’insuline, qu’il ne parvient plus à identifier comme faisant partie de l’organisme du patient.
Selon Eric Renard, endocrinologue au CHU de Montpellier, au moment où les premiers symptômes de la maladie se manifestent (soif excessive, mictions fréquentes), 90 % des cellules bêta sont déjà détruites. Le diabète de type 1 concerne environ 6% de la population diabétique, tandis que plus de 90% sont atteints du diabète de type 2. En France, on estime à environ 260 000 le nombre de patients atteints de diabète de type 1.
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