Au Canada, le 30 septembre est dédié à la « vérité et à la réconciliation » envers les communautés autochtones. Ce jour férié, inauguré en 2021, sert à honorer la mémoire des enfants qui n’ont jamais pu rentrer chez eux, des survivants des internats, ainsi que de leurs familles et communautés, comme il est mentionné sur le site web du gouvernement canadien sur cet événement. La journée est marquée par divers événements à travers le pays et rappelle que plus de 150 000 enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont été séparés de leurs familles et contraints de fréquenter des internats. Si la majorité des 140 écoles ont fermé au milieu des années 1970, le dernier internat géré par le gouvernement fédéral a fermé fin des années 1990. La Commission vérité et réconciliation estime que 6 000 enfants sont décédés dans ces établissements, mais les spécialistes pensent que le chiffre réel pourrait être bien plus important.
La commémoration publique de ce chapitre tragique de l’histoire et de ses conséquences persistantes est une étape cruciale du processus de réconciliation, selon le site du gouvernement.
Pour des années consécutives, diverses entités se sont engagées dans la quête pour retrouver des enfants ayant disparu des internats et des tombes non identifiées. Le secrétariat des survivants tient un rôle majeur dans cette démarche en se focalisant sur la localisation des étudiants autochtones qui ont disparu de l’Institut Mohawk situé à Brantford en Ontario. Initialement administré par l’église anglicane du Canada puis par le gouvernement fédéral, cette institution a accueilli des enfants autochtones durant une période record de cent quarante-deux ans. Jusqu’à sa fermeture en 1970, environ 15 000 enfants issus de 20 communautés autochtones avaient été contraints à fréquenter cette école.
D’autre part, le 30 septembre 2024, le secrétariat des survivants a alerté quant à une réduction de l’aide financière attribuée par le gouvernement fédéral. « Nous ne devrions pas être forcés à quémander des fonds », a critiqué Laura Arndt, la directrice générale du secrétariat, lors d’une conférence de presse à Ottawa.
Le gouvernement de Justin Trudeau avait annoncé le 19 juillet qu’il limiterait le fonds d’aide communautaire pour les enfants disparus des internats à 500 000 dollars canadiens (environs 336 000 euros) par an et par organisme, tandis que le plafond précédent était de 3 millions de dollars. Suite à l’indignation suscitée par cette annonce, Ottawa a fait machine arrière en août et a rétabli le plafond initial.
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