Le Prix Nobel de physiologie ou de médecine a été décerné à Victor Ambros, 70 ans, et Gary Ruvkun, 72 ans, en reconnaissance de leur contribution cruciale à la compréhension du fonctionnement cellulaire. Les deux biologistes américains ont été célébrés pour leur découverte des « micro-ARN », de minuscules molécules qui contrôlent l’activité des gènes.
Ils sont tous deux des produits de l’écosystème académique prestigieux autour de Boston, dans le Massachusetts. Ambros, actuellement à l’école de médecine de l’Université du Massachusetts, avait auparavant accompli ses recherches lauréates à Harvard. Ruvkun, de son côté, a conduit ses travaux à l’hôpital général du Massachusetts et à l’école de médecine de Harvard, où il est toujours professeur de génétique.
Il est essentiel de comprendre la signification fondamentale de ces processus de régulation de l’activité des gènes. Ils sont les facilitateurs qui permettent à nos cellules d’accomplir leurs diverses fonctions spécialisées à travers les différents tissus de notre corps. Parmi les exemples notables, on peut citer l’absorption des nutriments par les cellules de l’intestin, l’activation de certains neurones en réaction à des stimuli spécifiques, la production d’insuline par les cellules du pancréas, ou la contraction des cellules musculaires.
Nous nous penchons ici sur le fonctionnement d’un gène « classique ». Ce type de gène donne des directives pour que l’appareil cellulaire produise des protéines; ces composants élémentaires formant la structure des cellules et exécutant leurs tâches. Dans la première phase, la séquence d’ADN inscrite dans chaque gène sert de modèle pour créer une molécule complémentaire, l’ARN messager, qui tout comme l’ADN, est un acide nucléique. La seconde phase est tout aussi vitale: chaque ARN messager est par la suite « interprété » en une protéine spécifique, suivant un code génétique qui a valu à ses trois inventeurs, Robert Holley, Har Gobind Khorana et Marshall Nirenberg, le prix Nobel en 1968.
Modèle d’organisme :
« Il a été longuement admis que l’activité des gènes était, pour l’essentiel, contrôlée lors de la phase de transcription, lorsque l’ARN messager est généré à partir de la séquence d’ADN des gènes », déclare Marie-Anne Félix, directrice de recherche CNRS à l’École normale supérieure de Paris. Le mérite de Victor Ambros et Gary Ruvkun, le duo récompensé aujourd’hui, est de mettre en lumière l’importance d’une autre voie : celle des micro-ARN, qui sont également des acides nucléiques, mais de très petite taille – seulement une vingtaine de lettres chimiques.
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