Le 6 octobre, l’issue d’un référendum historique au Kazakhstan a été marqué par un retentissant « oui » pour la construction d’une centrale nucléaire, avec 71,12 % des votes en faveur, à l’issue d’une campagne pro-nucléaire vigoureuse menée par le parti présidentiel quasi unique, Amanat (autrefois Nur Otan). Avec un taux de participation augmenté à 63,66 %, le résultat était attendu dans ce pays autoritaire où le gouvernement a tenté de réduire au silence plusieurs opposants au nucléaire avant le vote, marqué par des irrégularités, dans un contexte de pénurie d’électricité et de rivalités géopolitiques.
À Almaty, la plus grande ville du sud du pays, l’agronome Jomart Joumanov a adhéré au projet de la centrale, pour mettre un terme aux pénuries d’électricité incessantes. Cependant, il exprime sa préoccupation quant à l’emplacement de la centrale près du lac Balkhash, craignant que les vents n’entraînent des particules toxiques vers sa maison. Selon l’accord, la construction se fera sur la côte ouest du plus grand lac du pays, se trouvant à 330 kilomètres au nord d’Almaty.
Au Kazakhstan, les défis énergétiques s’intensifient chaque année, notamment en raison de coupures d’électricité régulières en hiver, due à des infrastructures obsolètes héritées de l’époque soviétique. Selon Jakyp Khairushev, un ingénieur renommé et dirigeant de la chambre de commerce d’Atameken, cela est particulièrement vrai dans le sud du pays où les pénuries d’électricité sont importantes. Pour lui, la construction d’une centrale nucléaire pourrait stabiliser la situation, même si le pays aurait besoin de trois centrales de ce type.
Le Kazakhstan, le plus grand pays d’Asie Centrale, possède une abondance de ressources naturelles et de métaux rares. Il est également responsable de près de 40% de la production mondiale d’uranium. Les réacteurs nucléaires, d’une puissance de 1 200 à 1 400 mégawatts, pourraient fournir 12% de l’énergie du pays d’ici 2035, diminuant ainsi sa dépendance aux centrales à charbon, qui produisent près de 70% de son électricité, tout en étant fortement polluantes.
Cependant, certaines personnes restent réticentes. Lioudmila, une retraitée, souligne que sa génération se souvient des tragédies de Tchernobyl et de Fukushima. Les Kazakhs sont en effet très conscients des risques liés à l’énergie nucléaire. Ils se rappellent des 450 essais nucléaires menés par l’URSS durant la guerre froide à Semipalatinsk, au nord-est du Kazakhstan. Près de 1,5 million de personnes ont été exposées aux radiations, et des taux élevés de cancer et de maladies congénitales sont toujours observés dans cette région.
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