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7 octobre 2024 10 h 50 min

Italie : fête des droites radicales

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« Ils sont persuadés que leur moment est venu. Dimanche 6 octobre, sur la plateforme de Pontida, devant l’endroit marécageux où la fête annuelle de la Ligue est célébrée, Viktor Orban, le Premier Ministre hongrois, l’a affirmé à ses adeptes italiens. « Nous allons y arriver. La Hongrie est un témoignage vivant que c’est réalisable », déclare le leader de l’extrême droite européenne à ses quelques milliers de partisans dans la masse et à ses partenaires européens qui l’écoutent en coulisses.

Après avoir engagé les « patriotes » à faire front commun, l’invité du vice-président d’extrême droite du gouvernement italien et leader de la Ligue, Matteo Salvini, liste une série de triomphes. Il fait référence à la coalition dirigée par l’extrême droite au pouvoir en Italie depuis 2022, à l’émergence du leader d’extrême droite Geert Wilders aux Pays-Bas en 2023, et à la victoire du populiste tchèque Andrej Babis aux élections sénatoriales de septembre. Et aussi, celle gagnée la semaine précédente par le Parti de la liberté (FPÖ) en Autriche, fondé par des anciens nazis en 1956.

Le champion de l’illibéralisme enthousiasme la foule en prédisant ce qui semble dans son exposé être la plus grande victoire de toutes : l’accession au pouvoir prochaine du Rassemblement national (RN), son partenaire politique dans le nouveau groupe des Patriotes pour l’Europe, troisième plus important en termes de nombre de députés au Parlement de Strasbourg.

De plus, le thème de l’extrémisme islamiste, bien que répété, fait toujours sensation. »

La foule est manifestement enthousiasmée, une ambiance chauffée par chaque personnalité qui prenait le micro, notamment André Ventura du parti portugais Chega, et Geert Wilders de la Hollande. Tous ont insisté sur le même point: l’Europe serait la cible d’une invasion de migrants, transporteurs du « pire fléau de l’humanité », soit l’extrémisme islamiste, comme précisé dans le discours de Matteo Salvini.

Cette narration semble s’épuiser. Néanmoins, les scores obtenus par les alliés politiques du ministre italien dans toute l’Europe prouvent qu’il a toujours de l’impact. Salvini a même reporté la traditionnelle fête de Pontida pour qu’elle coïncide presque avec l’anniversaire de la bataille de Lépante. En 1571, les marines chrétiennes de l’Espagne, qui gouvernait alors le Sud de l’Italie, de Gênes, de Venise et du Vatican, sous le commandement de la Sainte-Ligue, avaient dévasté la marine ottomane près de ce port grec.

« Nous avons arrêté la progression islamique à ce moment-là, et nous le ferons encore aujourd’hui! », a déclaré le leader d’extrême droite à sa foule. De plus, Salvini veut que les souvenirs du 7 octobre 1571 et du 7 octobre 2023 soient « commémorés ensemble », comme des preuves d’une lutte continue contre un ennemi commun, de la Méditerranée à l’époque de Philippe II à la Palestine actuelle.

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