Lundi 7 octobre, deux anciennes employées de la garderie People&Baby de Lille ont été condamnées à 10 mois de détention avec sursis pour maltraitance d’enfants. Cette affaire a été jugée en privé pendant une période de débat public sur les problèmes rencontrés dans certaines garderies privées.
La précédente directrice de la garderie située à Villeneuve-d’Ascq, une banlieue de Lille, a été reconnue coupable de violence sur trois enfants et interdite de travailler avec des enfants pendant les trois prochaines années. Par ailleurs, une ancienne infirmière y travaillant, reconnue coupable de violence sur huit enfants, a été sanctionnée d’une interdiction similaire, mais pour cinq ans. Ces deux femmes n’ont pas assisté à l’audience de lundi.
Le tribunal a été plus sévère que le demandait le procureur pour la première femme, bien qu’il ait été plus clément pour l’infirmière par rapport à la réquisition du procureur.
Les deux femmes étaient poursuivies pour des actes de violence volontaire, tant physique que psychologique, envers un total de neuf enfants sans entraîner d’incapacité. Par ailleurs, elles sont accusées de refuser l’alimentation aux enfants, de les humilier, de les isoler et il est soupçonné qu’il y ait eu maltraitance physique.
Ce procès a été initié suite à la publication d’une enquête de Victor Castanet intitulée « Les Ogres », qui dénoncent le modèle low-cost adopté par plusieurs groupes de garderies privées, notamment People & Baby.
On mentionne également des « perturbations psychologiques ».
Le reporter s’était déplacé au palais de justice, affirmant offrir son appui aux familles concernées. « Ce procès est sans aucun doute un symbole, car il met en lumière les manquements de ce groupe et, plus généralement, de plusieurs groupes dans cette industrie », disait-il face aux nombreuses caméras présentes.
Cependant, les plaignants ont souligné que le procès n’était pas contre le groupe People & Baby. « Il n’est pas question de vengeance, de lapidation ou d’exploitation médiatique », a insisté Me Patrick Lambert. Il défend une famille avec deux enfants qui accusent « des abus psychologiques, de l’isolement, des carences alimentaires », mais aussi des soupçons de violence physique, une fillette ayant été « trouvée avec une bosse sur le front ».
« Aujourd’hui, mon enfant a 8 ans et souffre de troubles psychologiques », a également partagé avec l’Agence France-Presse un parent qui s’est porté partie civile et accuse l’infirmière auxiliaire d’avoir enfermé son enfant dans le noir. Selon ce parent, les conséquences sont multiples : agressivité, problèmes scolaires, peur de l’obscurité, anxiété.
Le secteur des crèches, sous pression, fait face depuis plusieurs années à une pénurie critique de professionnels et à des dysfonctionnements dus à un système de financement compliqué dont les effets sont considérés comme « pervers ».
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