Après avoir subi un revers lors des élections présidentielles d’il y a deux ans, l’extrême droite brésilienne a rebondi lors du premier tour des élections municipales qui se sont déroulées le dimanche 6 octobre. Près de la moitié des capitales régionales du pays ont vu la victoire ou le passage au second tour des candidats soutenus par l’ancien président Jair Bolsonaro (2019-2023).
Au total, environ 155 millions de citoyens brésiliens ont été conviés aux urnes pour réorganiser la structure des plus de 5500 conseils municipaux du pays. Ces élections, ayant un seul tour dans les villes de moins de 200 000 habitants, servent de baromètre à mi-mandat pour le président Luiz Inacio Lula da Silva (gauche) et de répétition générale en vue de l’élection présidentielle de 2026.
Malgré une situation économique globalement positive, comprenant une réduction du chômage, une inflation maîtrisée et une croissance prévue du PIB d’au moins 3% cette année, le courant politique de gauche n’a pas été favorisé lors de ces élections. Le Parti des travailleurs (PT), bien qu’il ait remporté la victoire dans 238 municipalités, une amélioration par rapport aux 182 de 2020, ne sera présent au second tour que dans quatre des 26 capitales régionales, avec de faibles probabilités de victoire à chaque fois.
A Porto Alegre (Sud), un fief symbolique de la gauche, le PT a enregistré une chute importante. Maria do Rosario, la candidate du parti, n’a recueilli que 26,28% des voix, bien en-dessous du maire en titre, Sebastiao Melo du Mouvement démocratique brésilien (MDB, droite), qui a failli remporter la victoire au premier tour avec 49,72% des votes.
Claudio Couto, un politologue de la Fondation Getulio Vargas, indique que le Parti des Travailleurs n’a pas réussi à stopper son déclin au niveau local qui a commencé aux élections municipales de 2016 lorsque le parti a perdu 60% de ses mairies. Il signale aussi que le parti reste très instable dans les grandes métropoles. Couto ajoute que le « bolsonarisme » a démontré sa résistance lors des récentes élections, notamment dans les grandes agglomérations.
Au contraire, le Parti libéral, dirigé par Jair Bolsonaro, a remporté deux capitales régionales dès le premier tour, à savoir Maceio (Nordeste) et Rio Branco (Nord). Il se présentera également en pôle position pour le deuxième tour dans neuf autres villes, dont Belo Horizonte (sud-est), Fortaleza (nordeste) et Cuiaba (centre-ouest), ainsi qu’à Manaus et Belém, les deux plus grandes villes d’Amazonie.
Il faut noter que les membres du « clan Bolsonaro » ont obtenu des scores significatifs. Jair Renan, l’un des fils de l’ancien président, a décroché une place au conseil municipal de Balneario Camboriu (sud). De plus, Carlos, le deuxième fils, a été le conseiller municipal le plus populaire de Rio de Janeiro ce dimanche, recevant plus de 130 000 votes.
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