Il y a un certain temps, j’ai eu une petite amie. Je trouvais du bonheur en sa présence. Cependant, après deux semaines et demie, elle a décidé de me laisser. Intrigué et confus, je lui ai demandé la raison. Sa réplique fût que nous étions trop différents. Moi qui éprouvais de l’amour pour elle, j’étais inconsolable et déçu. Je me suis parfois retrouvé à penser que peut-être je resterai seul pour toujours, car il semble que aucune fille ne me désire. Les filles de mon école ne semblent pas apprécier mon apparence et croient les rumeurs infondées propagées par les garçons à mon sujet… La grande majorité me déteste en raison de cela.
Je me retrouve souvent seul pendant les pauses, grâce à un certain groupe de garçons me traitant de gros, de gay, de lâche. Ils me commandent de partir, alors je me retire près de la salle de classe et j’attends. Ou alors, je me joins à d’autres camarades de classe et nous jouons au ping-pong. Malgré tout, je m’en sors assez bien au collège. J’apprécie beaucoup les mathématiques, plus que le français. Ecrire de longs textes, les copier, les mémoriser, ça m’énerve. Lorsque le professeur nous dit : « Ecrivez comme vous pensez » et quand je le fais, ça s’avère ne pas être la bonne façon d’écrire… Cependant, j’adore le sport. Je pratique le ping-pong, le badminton, le tennis et l’équitation avec nos chevaux.
Dans le contexte d’une situation après un match de badminton, j’ai été pris au piège par six individus qui m’ont traité de « petit homosexuel ». J’avais déjà exprimé mes inquiétudes sur cette situation aux superviseurs, car mes parents m’ont toujours recommandé de me tourner vers un adulte en cas de difficulté. Cependant, aucune mesure n’a été prise. Cette situation a dégénéré en conflit et en invectives, aboutissant à une bagarre. Mon instructeur de badminton en a pris connaissance et a informé l’établissement scolaire. Ma mère et moi avons été convoqués et on nous a conseillé de déposer officiellement une plainte. Nous l’avons fait, mais l’enquête demeure au point mort, car il semble que la police ne s’y intéresse pas vraiment.
« Des personnes comme moi ».
Depuis lors, ces individus continuent de me harceler par le biais de messages. L’un d’eux tente de me faire sentir coupable de leur avoir causé des ennuis. Même lorsqu’ils m’insultent, je reste silencieux, je les ignore. Déjà durant mon école primaire, on me traitait de fille du fait de mes cheveux longs. J’ai fini par les couper, puis je suis entré en collège, où j’ai été stigmatisé à cause de mon poids. Je pense que cette nouvelle génération n’est pas très friande de gens comme moi. Cependant, je ne suis même pas certain de comprendre ce que signifie « des personnes comme moi ».
Dans mon établissement scolaire, mes frères et soeurs sont absents. Deux d’entre eux sont déjà adultes et ne résident plus avec nous. J’ai également une sœur aînée qui, l’année précédente, était en troisième année dans une autre institution éducative. Nos relations sont complexes, même si elles se sont améliorées par rapport au passé. Lorsqu’il y a un conflit, elle me qualifie de « glouton » ou de « frère qui n’aurait jamais dû voir le jour ». Je choisis soit de ne pas réagir, soit de lui dire qu’elle n’a pas besoin d’être cruelle. Quand je perds mon sang-froid, je la réprimande également, et elle va se plaindre à notre mère.
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