Des phénomènes naturels parfois inexplicables ont attiré l’attention d’une équipe de chercheurs des universités d’Utrecht, d’Amsterdam et de Liverpool. Ces scientifiques ont étudié la manière de courir des émeus. Tout comme nous, ces oiseaux sont bipèdes, mais quand ils accélèrent, ils gardent toujours une patte sur le sol. C’est une sorte de marche accélérée ou de course modérée.
Même si les marcheurs olympiques de Paris ont offert des performances impressionnantes, ils prennent plus de temps pour couvrir la même distance que les coureurs, sans pour autant utiliser moins d’énergie. Alors, pourquoi les grands oiseaux australiens, qui sont incapables de voler, choisissent-ils une telle approche malgré l’absence de récompense d’un public dans un stade ?
Selon la vision anthropocentriste de la biomécanique, l’énergie est stockée dans les muscles et les tendons lorsqu’un pied (ou une patte) touche le sol au cours de la course. Cette énergie est ensuite libérée lorsque le pied (ou la patte) est soulevé. Ce système à ressort aide à maximiser l’énergie utilisée.
Un article publié le 25 septembre dans Science Advances résume ce paradoxe : « Bien que les animaux aient tendance à minimiser l’énergie dépensée pour se déplacer, les oiseaux optent pour la course au sol malgré les coûts énergétiques plus élevés. » Les ratites, un groupe d’oiseaux qui comprend entre autres les autruches, émeus, casoars et qui ne volent plus, peuvent courir à plus de 50 kilomètres par heure.
Le premier contributeur de cette recherche, Pasha van Bijlert, a recouru à des programmes de modélisation en 3D destinés à l’usage humain. Ces derniers donnent la possibilité d’appliquer sur un squelette reconstitué avec l’aide de la tomographie, des muscles et tendons, afin de déchiffrer et évaluer les forces requises pour mouvements. Ceci élimine le besoin d’études in vivo.
Effet ressort.
Ces bipèdes emplumés se déplacent en courant et marchant à l’accroupi. Ils n’ont pas la faculté de se tenir debout comme le font les humains. « Nul ne sait où se positionne le genou chez un oiseau, puisque sa jambe est placée sur le flanc du corps, dissimulée par les plumes, précise Anick Abourachid, enseignante en anatomie fonctionnelle au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) à Paris. Lorsqu’on observe un flamant rose marcher, on a souvent l’impression qu’il a le genou inversé… mais l’articulation qu’on distingue est en réalité la cheville. L’os inférieur, de grande longueur, est équivalent à notre plante de pied. Les oiseaux se déplacent sur leurs doigts. »
Il est donc important de comprendre comment cette démarche accroupie et sur leur extrémité peut s’avérer avantageuse pour l’émeu en minimisant l’effort. Et où se situe l’effet ressort qui aide à diminuer la fatigue. Nous vous épargnons les innombrables équations dont les variables sont le mouvement du centre de masse, la fraction du cycle de foulee durant laquelle quoique pied est en contact avec le sol ou la force de réaction au sol, dans le but de calcule le coût métabolique lié au transport.
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