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6 octobre 2024 20 h 47 min

Olivier Guez : « S’évader discrètement »

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Olivier Guez, l’auteur de « Mésopotamie », publié par Grasset et d’un prix de 23 € pour l’édition physique et 16 € pour la version numérique, est actuellement en France pour quelques semaines. Il est là pour soutenir la sortie de son nouveau livre avant de retourner à Rome, où il réside depuis quatre ans. Après cela, il est ravi d’annoncer qu’il partira pour enseigner un semestre à l’Université américaine de Princeton, donnant des cours sur l’histoire culturelle européenne.

Guez se compare à des écrivains comme Stefan Zweig ou Joseph Roth, connus pour leur tendance à ne pas rester en place. Rarement on trouve des auteurs français contemporains qui incarnent une « vision cosmopolite du monde » autant que Guez, un polyglotte (français, allemand, anglais, espagnol, italien) né en 1974 à Strasbourg, qui déclare qu’il est « toujours le plus heureux » lorsqu’il parcourt les routes d’Europe en voiture. Il mentionne que ses œuvres ont des « personnages fugitifs » en commun, qui reflètent probablement son propre esprit vagabond.

Son premier roman, « Les Révolutions de Jacques Koskas » (Belfond, 2013), est une comédie hystérique à la manière de Philip Roth mettant en scène son héros séfarade juif errant de l’Alsace à Paris, puis de Berlin à Jérusalem via New York pour échapper à la vie traditionnelle que ses parents lui ont préparée. Il considère l’écriture de ce roman comme une évasion, une « rupture avec [son] milieu d’origine, très fermé » ayant étudié dans une école talmudique de 6 à 11 ans.

La Disparition de Josef Mengele (Grasset, lauréat du prix Renaudot 2017), écrit par Olivier Guez, apporte une représentation précise des années pendant lesquelles l’ex « médecin d’Auschwitz » a passé en Amérique du Sud, échappant à la loi et aux chasseurs de nazis. Son voyage s’achève par sa mort sur une plage brésilienne en 1979. C’est une histoire de retraite et d’évasion mais l’atmosphère a complètement changé. Parmi les protagonistes, on compte quarante hommes et une seule femme.

Dans l’histoire de Mesopotamia, l’héroïne est Gertrude Bell (1868-1926), une femme qui a été, de l’avis de l’auteur, forcée de changer radicalement sa vie. Bell était archéologue, diplomate et espionne. Elle a joué un rôle crucial dans l’établissement des frontières du Moyen-Orient et a contribué à l’ascension de la dynastie hachémite en Irak. Née au sein d’une famille aisée de l’ère victorienne en Angleterre, elle restait célibataire à l’âge de vingt ans sans mariage en vue. Au lieu de se contenter d’une vie de vieillesse, elle choisit de partir. Elle a alors étudié le persan, l’arabe et l’archéologie, décrit celui qui a découvert sa vie en 2003, pendant la guerre en Irak, grâce à une photographie de la conférence du Caire de 1921 qui visait à définir le contrôle britannique sur l’Irak et la Transjordanie. Sur cette photo, outre Winston Churchill, se trouvent quarante hommes et une seule femme. Curieux de son identité, il la note dans son carnet. Quinze ans plus tard, il tombe sur Le Traquet kurde de Jean Rolin (P.O.L, 2018), où le nom de Gertrude Bell est mentionné. Excité, il se précipite chez Grasset avec sa photo de la conférence du Caire et exprime son intention de raconter l’histoire du Moyen-Orient à travers la vie de Gertrude Bell. Le reste de l’article est disponible pour les abonnés.

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