Le journal « Washington Post » dévoile les coulisses de l’attaque par bipeurs et talkies-walkies. Le journal détaille comment des membres du Hezbollah sont tombés dans le piège de dispositifs de communication explosifs, causant de nombreuses pertes et blessures les 17 et 18 septembre.
D’après les informations du Washington Post, cette opération a débuté il y a plusieurs années. En 2015, les services secrets israéliens, le Mossad, ont réussi à saboter des talkies-walkies utilisés par le Hezbollah, ce qui leur a permis d’avoir un accès total à leurs communications. Pendant près d’une décennie, ils se sont simplement contentés d’écouter, gardant la possibilité de transformer les dispositifs en engins explosifs en réponse à une crise imminente.
En 2022, le Mossad a commencé à élaborer un nouveau stratagème pour s’attaquer au mouvement islamiste libanais. En 2023, une responsable marketing de confiance du Hezbollah lui a suggéré d’acheter des bipeurs AR924 de la marque taiwanaise Apollo, une société reconnue dont les produits sont distribués internationalement et qui n’entretient aucun lien avec Israël.
Présentés comme robustes, résistant aux conditions de guerre, étanches et dotés d’une batterie surdimensionnée capable de fonctionner pendant des mois sans rechargement, les bipeurs Apollo AR-924 étaient également vantés comme non susceptibles d’être repérés par les renseignements israéliens. Les dirigeants du Hezbollah, impressionnés, en ont acheté 5000 et ont commencé à les distribuer en février, rapporte le quotidien.
Personne n’était au courant que sous la supervision du Mossad, l’agence de renseignement israélienne, ils ont été rassemblés en Israël. Les blocs de batteries cachaient une petite quantité d’un explosif puissant. De telle sorte à être quasiment indécelables, les éléments de la bombe ont été soigneusement dissimulés, même lorsque le dispositif est démonté.
Un signal électronique envoyé par le Mossad était tout ce qu’il fallait pour provoquer l’explosion des bipeurs. Cependant, pour assurer un maximum de dommages, les agences israéliennes ont développé un processus qui nécessite la pression de deux boutons pour afficher le message, nécessitant l’utilisation des deux mains. Ainsi, les utilisateurs blessés au deux mains seraient « incapables de combattre ».
Comme mentionné par le Washington Post, des discussions ont eu lieu avant le lancement de l’opération. Le rapport indique que « le Mossad connaissait le lieu de [Hassan Nasrallah] au Liban depuis des années et surveillait étroitement ses mouvements ». Les diplomates américains ont exercé une pression sur lui pour accepter un cessez-le-feu indépendant avec Israël, auquel Israël devait adhérer. Hassan Nasrallah a refusé, exigeant un cessez-le-feu initial à Gaza. Suite à cela, les Israéliens ont initié leur opération.
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