Les résumés critiques de neuf œuvres marquantes sont présentés pendant cette quarantième semaine de l’année, comme trois romans, un essai sur la philosophie, un sur la géographie, et quatre sur l’histoire. Parlant de l’histoire, le livre intitulé « La Mort du roi » d’Olivier Bétourné soulève des questions sur l’exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793. Bétourné insinue que cet événement devrait avoir une présence continue dans la mémoire de la France, comme un acte de violence initiant un changement profond dans le pays. L’auteur cherche à comprendre pourquoi et comment ce fut ainsi, en explorant le processus de « transfert de sacralité » qui s’est produit lors de cet acte de guillotine. Bétourné décrit les événements du procès à la mort, cherchant à chaque étape les signaux du passage d’un monde à un autre, y compris le désir de créer une « République des Égaux ». L’auteur affirme que le sang du roi, qui a été éclaboussé par des citoyens en criant « Vive la République! », a acquis une valeur baptismale. Ainsi, une nouvelle France est née, laissant une énigme derrière qui est encore à résoudre deux cent trente ans plus tard.
Un autre livre noté est intitulé « Cohabitons! Pour une nouvelle urbanité terrestre » de Michel Lussault, qui traite de la géographie.
De nombreux experts attribuent à la période des années 1950 la « grande accélération » de la transformation terrestre du fait de l’action humaine. Cette pression sur les ressources et l’équilibre naturel, connue sous le nom d’Anthropocène, marque l’époque dans laquelle nous vivons maintenant et pourrait causer une dégradation catastrophique de l’habitabilité de notre planète. C’est aussi durant cette période que la mondialisation urbaine a pris de l’ampleur, au point que l’Anthropocène pourrait être qualifié de « Urbanocène », comme l’écrit Michel Lussault.
Lussault, géographe, a longtemps centré son travail sur cette intuition. Son dernier ouvrage récapitule et prolonge des années de recherche, rassemblant des études sur l’histoire de l’urbanisation, des analyses sur la « vulnérabilité des habitats humains » et le début d’une solution focalisée sur les « vertus habitantes » que sont « la considération, l’attention, la gestion prudente, l’entretien ». L’objectif n’est pas de chercher un faux refuge dans un retour à la nature, mais plutôt d’explorer des moyens de rectifier l’impact des villes par des liens renouvelés avec les êtres humains et non humains. Sans quoi, le monde risque d’être submergé, nous y compris.
Il reste 81,57% de cet article à lire. La suite est accessible uniquement aux abonnés.