La vibrante rue du 10e arrondissement de Paris est nommée ainsi en raison de sa proximité avec la place de la République, anciennement connue sous le nom de « place du Château-d’Eau » jusqu’en 1879. C’est en 1851 que le nom actuel de la voie a été adopté, réunissant les rues Neuve-Saint-Nicolas et Neuve-Saint-Jean. Les vestiges du Paris du XIXe siècle demeurent encore visibles de nos jours.
Au numéro 3 de cette pittoresque oblique au début de la rue du Château-d’Eau, se situe la majestueuse bourse du travail, inaugurée en 1892. Au-dessus des larges portes d’entrée de l’édifice, on peut observer trois visages féminins encadrés de motifs floraux, représentant le Travail, la Paix et la République. Une fois à l’intérieur, on peut admirer sous la verrière de la magnifique salle Ambroise-Croizat, entièrement construite en bois et en fer et gravée avec les noms de divers métiers – armuriers, graveurs, tailleurs, batteurs d’or, limonadiers -, lieu d’attente pour leur embauche.
Associée à la cause ouvrière, la bourse s’est progressivement imposée comme le pilier du mouvement syndical de Paris, un statut qu’elle conserve encore aujourd’hui. Vers la fin du XIXe siècle, cette « demeure populaire » se percevait comme le « foyer ardant d’où jaillirait l’éclair révolutionnaire destiné à déclencher la tempête rugissant au-dessus des têtes bourgeoises ». Au pied de cette bâtisse, le café vénérable Les Parigots a également été témoin de nombreux moments importants de la lutte sociale. Il était d’ailleurs connu pendant longtemps sous le nom de Le Café des syndicats. Des artistes, intellectuels, et auteurs s’y réunissaient, formant un mélange hétérogène. De nos jours, une nouvelle équipe de serveurs dynamise le lieu, mais le mobilier vintage – les banquettes en cuir, les grandes tables en bois et les serviettes à carreaux rouges et blanches – confèrent à la brasserie un charme intemporel.
Récemment installés au numéro 9, les ingénieurs du bureau d’études Michel Bancon, une entreprise spécialisée dans la preservation et la rénovation du patrimoine historique, sont continuellement émerveillés par le vieux bâti de cette rue pittoresque du Château d’Eau. Derrière leur vitrine en verre sablé, seules les personnes attentives remarquent les miniatures des grands monuments de Paris. Il est indéniable que la plus petite maison de la capitale, située au numéro 39, doit les fasciner au plus haut degré.
La conception et l’objectif de cette structure demeurent une énigme. Cependant, l’étroitesse de cette micro-construction continue d’étonner avec ses dimensions à peine plus grandes qu’une garde-robe : elle mesure à tout juste 1,40 mètre de large et 3 mètres de fond. Composée d’un rez-de-chaussée et d’un étage, elle est de taille minuscule et ressemble à avoir obstrué un passage entre deux bâtiments voisins. Les photographies historiques de la rue révèlent qu’elle a longtemps été utilisée par des cordonniers successifs, y compris un certain J. Richard qui, en 1906, promettait de travailler « rapidement et de bonne qualité, sans utiliser d’acide ». Actuellement, l’espace est dédié à la vente de chemises et de vestes. Une grande partie de cet article, soit 64.14%, reste à découvrir par les abonnés.
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