Des écrits inconnus de Stefan Zweig continuent à faire surface de temps à autre, parfois plusieurs fois par an. Ces écrits de l’auteur de « Le Monde d’hier » sont souvent traduits en français et incluent des nouvelles, des romans, des essais, des biographies et des textes sur l’Europe. Il semble que l’exploration de l’œuvre prolifique de cet écrivain autrichien, décédé en 1942, ne connaît pas de fin.
Cet automne, Zweig est une fois de plus mis en lumière, cette fois sous un angle particulier mais néanmoins surprenant à chaque page. Le livre « Cosmopolite » (Éditions du Portrait, traduit par Frédérique Laurent) est une collection de cent-vingt lettres et cartes postales que Zweig a écrites entre 1900 et 1941 à quarante-trois destinataires. Le recueil examine le rapport de l’écrivain au judaïsme, au sionisme et à la création d’un État juif.
Stefan Litt, un historien allemand à l’origine de ce projet, travaille depuis 2010 sur les archives en langue allemande à la Bibliothèque nationale d’Israël (BNI) à Jérusalem. Il insiste sur la valeur de cette correspondance pour mieux comprendre la personnalité intellectuelle de Stefan Zweig. Selon lui, « Il y a eu des efforts au fil des ans pour reconstruire ses pensées sur le judaïsme et ses origines. Cependant, cette correspondance offre une occasion précieuse d’en apprendre beaucoup sur les pensées et les sentiments de l’auteur. »
Tout au long de sa vie, Stefan Zweig a laissé derrière lui une vaste correspondance, qui est désormais répartie à travers le globe suite aux ventes et aux transferts d’archives. Stefan Litt informe que, bien que jusqu’à présent une publication exhaustive de ces lettres n’ait pas vu le jour, les chercheurs pensent que Zweig a rédigé environ 25 000 lettres et cartes postales durant son existence. Nous avons certes une édition de ces lettres disponibles en allemand dans quatre volumes, mais en France et ailleurs, les éditeurs ont surtout choisi de publier les lettres par destinataire, y compris ses correspondances avec Hermann Hesse, Klaus Mann ou Romain Rolland.
L’analyse de sujets spécifiques à travers ces lettres crée un défi, en parti parce qu’il faut passer en revue individuellement des milliers de lettres publiées ou non. C’est particulièrement vrai pour les écrivains juifs allemands ou autrichiens qui ont fui leur pays pendant cette période, comme le souligne Stefan Litt. Certains de ces auteurs ont emporté une portion d’archives avec eux, tandis que d’autres les ont laissées derrière. Stefan Zweig lui-même a donné des centaines de lettres qu’il a reçues à la Bibliothèque de Jérusalem en 1933, mais celles qu’il a écrites sont plus diffus à localiser.
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