Le versant dénudé de Qurnet Murai surplombe une histoire qui s’étend sur plus de quatre mille cinq cents ans. À l’est se trouve la ville de Louxor, autrefois connue sous le nom de Thèbes, la capitale des pharaons. Elle domine le Nil qui serpente vers le nord. De chaque côté du fleuve, il y a des champs parsemés de palmiers dattiers, irrigués depuis l’époque de l’Égypte ancienne, formant une étroite bande de verdure au milieu du vaste désert.
À l’ouest, un jeu de contrastes se dessine sur la roche calcaire. Ces roches criblées de cavernes ombragées abritent la nécropole la plus célèbre d’Egypte : la Vallée des Rois et des Reines. Chaque roi, reine, vizir, grand prêtre ou dignitaire de la Nouvelle Royauté (1539-1075 av. J.-C.) y a son tombeau souterrain.
Ce coin de désert a attiré l’attention de nombreuses générations d’archéologues et de pilleurs de tombes, abritant des sarcophages et d’inestimables trésors. Des centaines de sites d’excavation ont eu lieu ici, au coeur des tombes royales.
Bien que la vie des pharaons continue de captiver l’attention du monde et que la découverte de tombes continue d’apporter du prestige aux égyptologues les plus distingués, d’autres recherches archéologiques moins remarquables contribuent également à notre compréhension de cette époque révolue.
« L’opinion en la vie après la mort a façonné l’Égypte. C’est une civilisation entière qui se concentre sur l’au-delà, capable de construire les tombes les plus spectaculaires. La majorité des fouilles concernent la mort, et il est moins courant de trouver des restes qui racontent la vie », explique le Dr Zahi Hawass, égyptologue et ancien ministre des antiquités. Il s’est fixé pour objectif de découvrir la vie quotidienne à l’époque des pharaons.
Depuis 2020, des investigations archéologiques sont menées au bas de la colline de Qurnet Murai, dans l’espace entre le palais et le temple bâti par Amenhotep III. Moins de deux mètres sous le terre du désert rugueux, le chercheur et son équipe travaillent dur pour dévoiler un mystère bien caché, nommé « La Cité d’or ».
Dans les années 1930, une mission française avait entrepris des fouilles à une courte distance, déterrant le sépulcre d’un vizir de pharaon. Le Dr. Hawass a étendu le champ de recherche, et depuis les premiers coups de pelle, l’importance du site est apparue. « Nous espérions dénicher des sépultures, mais nous avons d’abord découvert des briques d’argile. Pour nous, un mur en terre séchée vaut plus qu’un bijou en or, car il renferme beaucoup plus d’informations », rapporte Ahmed Al-Naser, le chef du site.
La trouvaille des archéologues a été nommée « La Cité d’or » non pas pour sa richesse matérielle, mais plutôt pour la richesse de l’information qu’elle contient. Contrairement au nom somptueux, la ville n’abrite ni momies de pharaons ni trésors royaux. C’était une cité peuplée de nombreux artisans et travailleurs du royaume de Thebes. Le site regorge de pots, de fours, de moules à amulettes, de fragments de sandales en cuir, et d’outils de diverses formes et utilisations.
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