Lors d’une promenade dans la capitale française sur son prototype d’appareil, Paul de Livron, 32 ans, s’est rendu compte que les perceptions à son égard avaient changé…. Il se sentait comme s’il portait une élégante paire de chaussures de marque, un détail auquel il n’avait pas réfléchi auparavant. Assis dans une chaise roulante qu’il manipule habilement grâce à son expérience, il raconte son histoire avec passion. Nous nous trouvions au salon Maison & Objet, qui s’est achevé le 9 septembre à Villepinte (Seine-Saint-Denis). C’est ici que cet alumni des Arts et Métiers, devenu paraplégique en 2013 suite à un accident de montagne, tentait de trouver des collaborateurs pour produire en masse les futurs modèles qu’il a imaginés.
Sa chaise attire beaucoup l’attention; sa forme affinée rappelant une voiture de course avec des ailes délicatement dessinées au-dessus des roues, pique la curiosité de plusieurs visiteurs sur son stand. Il a déjà créé plusieurs modèles de fauteuils roulants en bois appelés « Apollo », et l’un d’eux, le modèle III – dont les accoudoirs sont sculptés dans du chêne calciné provenant de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame à Paris – a été donné au pape François en septembre 2023, qui soutient son entreprise.
« J’ai eu l’idée alors que j’étais bénévole dans un dispensaire de Mère Teresa en Inde », raconte Paul de Livron. Il se considérait privilégié d’avoir son propre fauteuil roulant, lorsque le dispensaire ne disposait que de trois fauteuils pour transporter plusieurs dizaines de patients souffrant de handicaps moteurs à la salle des repas. Il a donc décidé de créer une chaise roulante plus abordable et de partager les plans en ligne. Sa première version d’Apollo est composée de 46 pièces façonnées à la main à partir de contreplaqué d’okoumé, un bois résistant à l’eau et à l’humidité, et pèse 9,1 kilos.
Apollo IV, construit en bouleau et avec un poids de 7,5 kg, a donné la possibilité de naviguer sur les pavés parisiens pour couvrir la distance de 10 km du Marathon pour tous, le 10 août, un jour avant la fin des Jeux Olympiques de Paris. « Je ne prétends pas que c’est un outil sportif, mais c’est une chaise en bois suffisamment robuste et légère qui, grâce à une fabrication aussi simplifiée que possible, peut être utilisée dans les régions défavorisées. Au contraire, une chaise roulante en titane et en fibre de carbone coûte 12 000 euros », explique Paul de Livron.
Au printemps de la Triennale de Milan, Keiji Takeuchi, un Japonais, a consacré une exposition à la canne, un accessoire courant modeste. De cette manière, l’exposition « Walking Sticks and Canes » (bâtons de marche et cannes) a été mise sur pied, où il a invité dix-sept autres designers à redéfinir cet objet aussi vieux que le monde, un outil primitif qui a été un symbole de pouvoir ou de richesse à travers les temps.
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