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4 octobre 2024 19 h 44 min

Complexe aire jeux : parents ?

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Cet article est tiré de la lettre d’information hebdomadaire « Darons Daronnes » sur le thème de la parentalité, diffusée chaque mercredi soir à 18h. Pour la recevoir, il suffit de s’inscrire gratuitement via ce lien.

Je dois avouer, je n’aime pas les terrains de jeu. Avant d’être parent, je ne me souviens pas avoir remarqué la présence de ces étranges infrastructures, sauf peut-être lors de soirées mouvementées pendant mon adolescence, où l’idée de taper un manège à toute vitesse m’est apparue brillante (alerte spoiler : erreur).

En remontant plus loin dans le temps, je me rappelle des carrés de sable parisiens où ma maman m’accompagnait le week-end. Je sentais chez elle une certaine réticence à m’observer fouiner dans ces espaces prisés par les chiens du voisinage. Il y avait quelque chose d’autre dans son comportement que je ne pouvais pas en déduire à l’époque. Ma mère s’asseyait un peu loin sur un banc et semblait esquiver consciencieusement tout échange avec les autres parents.

Aujourd’hui, en tant que parent de trois enfants et après presque une décennie de fréquentation des terrains de jeu, je commence à comprendre le comportement de ma mère. Tout d’abord, pardon en avance à tous ceux qui y investissent du temps et de l’énergie, mais un jugement esthétiquement tranché : ces endroits sont laids. En France, ils doivent se conformer à des spécifications réglementaires rigoureuses. Les terrains de jeux sont donc uniformisés, avec des structures souvent sélectionnées à partir d’un catalogue.

Bien entendu, il existe des exceptions, notamment dans les grandes métropoles qui ont les moyens de se le permettre : des zones structurées en adéquation avec leur environnement, sans couleurs trop vives, avec une conception en bois… Cependant, mon répulsion persiste, car je suis d’avis que l’idée d’un espace exclusivement dédié aux enfants m’est désagréable. Comme si toutes les autres parties de la commune ne leur étaient pas ouvertes. Une telle réflexion a été menée pendant des années par le philosophe Thierry Paquot, qui critique ce qu’il appelle des « parkings pour enfants » et plaide pour une ville destinée à la récréation.

Cependant, la vérité est que mon malaise n’est pas seulement esthétique. Je crois qu’il est lié à deux facteurs inséparables des aires de jeux : l’ennui et la présence d’autres parents.

Ah, cet ennui mortel ! Je ne vais pas m’attarder sur le sujet. J’ai fanfaronné la semaine dernière en faisant l’éloge de la « sous-parentalité » et en affirmant que mes enfants s’adapteraient dorénavant à mes activités, aussi ennuyeuses soient-elles pour eux, plutôt que le contraire.

Mais lorsque j’ai entendu pour la soixante-douzième fois « je veux aller au paaaarc ! », j’ai cédé. Et j’ai pu constater à nouveau combien il est douloureusement ennuyeux, très stressant (il va tomber) et source infinie de comparaisons (dis donc, son ami est bien plus adroit que lui) de regarder un enfant faire un concours de cochon pendu.

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