L’histoire du choix du lieu de rencontre commence. Le 20 septembre, à 17h05, Charles Consigny suggère : « Pourquoi pas Le Café Marly, ça a du panache. » Deux minutes plus tard, il propose : « Ou alors l’Hôtel Bulgari, bien qu’un peu ostentatoire. » Et encore trois minutes plus tard : « Ou alors chez Laurent ! C’est devenu assez chic… » Ensuite, l’inquiétude s’installe : « Je vais chercher si je peux trouver un endroit plus décontracté ! »À la veille de la rencontre, cet avocat célèbre, chroniqueur décalé et écrivain, suggère l’Hôtel Raphaël, « plus hors du temps », « à moins que nous allions au Bristol ? », une autre institution du Paris occidental. Il partage une photo de la cave à vin de sa grand-mère : « Le meilleur endroit aurait été dans le Jura… »
Nous optons pour le restaurant Laurent, un ancien pavillon de chasse de Louis XIV, situé à quelques pas de l’Élysée, où le gratin politique et des affaires vient déjeuner. Tony Gomez, l’ancien phare de la vie nocturne gay parisienne et propriétaire des lieux, avait introduit le jeune Consigny à L’Etoile, une boîte de nuit chic et riche sur les Champs-Élysées, lorsqu’il avait 16 ans. Consigny a maintenant 35 ans. Perché – en jeans et baskets – sur un tabouret de léopard, face au bar, il commande un verre de bourgogne rouge. On lui sert un pinot noir de l’Oregon. Abattu, il dit : « Vous direz bien que j’avais commandé un vin français? »
Charles Consigny, bien connu pour ses apparitions sur « Les Grandes Gueules » sur RMC et sur BFM-TV, a également réussi à rédiger un roman intitulé « Le Grand Amour » (Plon, 266 pages, 21,90 euros). Il s’agit d’un récit littéraire sur sa jeunesse fugitive. Issu d’un père publicitaire de gauche et d’une mère banquière issue d’une famille d’aristocrates de la Vendée, Consigny est l’oncle de l’actrice Anne Consigny. Il est né à Paris le 14 juillet 1989, coïncidant avec le bicentenaire de la Révolution française. En 2007, il avait 18 ans. « Je suis un enfant de l’ère 2000 », se proclame-t-il, regrettant une période caractérisée par « la musique lounge, les appareils audio Bang & Olufsen, l’Hôtel Costes, les montres Rolex et Nicolas Sarkozy ». Il insiste qu’il y avait plus de gaieté et d’insouciance à cette époque, avec « un capitalisme reconnu ! Moins de moralisation ! Je n’arrive pas à m’adapter à l’époque actuelle. »
L’avocat séduisant avec une peau pâle parle distinctement. « J’ai à peu près le même discours qu’Edouard Balladur », dit-il à propos de lui-même. Dans son roman, il se présente comme un « snob déprimé », se balançant entre les plateaux de télévision et des endroits à la mode tels que Paris, New York, Dubaï et Saint-Tropez, tout en observant le monde avec un air vague derrière ses « lunettes Saint Laurent ». Consigny dit délibérément énumérer les marques « au trente-sixième degré » en hommage à son auteur préféré, Bret Easton Ellis.
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