La désignation de Michel Barnier en tant que premier ministre a suscité une vague de critiques et de colère en France, particulièrement parce que son parti a perdu de façon significative lors des dernières élections législatives. Il est critiqué que notre système de vote à deux tours ne freine pas la possibilité pour le président d’élire un premier ministre de son choix. Beaucoup ont proposé le vote proportionnel comme alternative à notre système de vote actuel, malgré les inconvénients qu’il présente également.
Cependant, il existe d’autres systèmes de vote qui ont été testés soit sur place, soit sur internet avec des volontaires, soit dans des laboratoires de recherche, soit lors des élections locales. Ces différents modes de scrutin ont été utilisés pour évaluer quelle serait la solution la plus équitable.
Condorcet, un philosophe français du XVIIIe siècle, a imaginé un système de vote basé sur un ensemble de « duels ». C’est une méthode plus nuancée que notre système actuel à deux tours, le « gagnant de Condorcet » serait celui qui remporterait chacun de ses duels. Par exemple, selon les sondages de l’époque, Emmanuel Macron aurait été un gagnant de Condorcet avant les élections présidentielles de 2022. Dans un duel contre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ses deux principaux rivaux à l’époque, il aurait été le vainqueur chaque fois. Cela signifie que même avec seulement 18% des voix au premier tour, Emmanuel Macron aurait également remporté la victoire avec un autre mode de scrutin.
La méthode de notation, plus mathématique dans sa nature, permet aux électeurs d’attribuer un score à chaque candidat sur une échelle définie (par exemple de 0 à 10, ou de -1 à 1). Le candidat qui obtient le plus de points est élu. Une version de ce système, appelée « binary approval voting », est déjà utilisée dans certaines élections municipales aux États-Unis à Saint-Louis. Elle consiste à donner aux candidats une note de 0 ou 1.
Le « jugement majoritaire », une autre méthode de vote inspirée par Condorcet, demande aux électeurs de donner un avis qualitatif sur chaque candidat. Ils attribuent ainsi à chaque candidat non pas un score, mais une mention parmi six : excellent, très bien, moyen, passable, défavorable, à rejeter. Le gagnant n’est pas simplement le candidat avec le plus de points, mais celui qui a été le mieux évalué par une majorité d’électeurs. Cette méthode a été utilisée pour sélectionner le candidat lors des primaires à gauche il y a quelques années.
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