Mercredi 2 octobre, après une attente de sept heures, Marine Le Pen a finalement pu s’exprimer vers 21 heures. Sous la direction stricte de Bénédicte de Perthuis, la présidente du tribunal, l’affaire des assistants du Parlement européen s’est ouverte à Paris. Le Rassemblement national (RN, anciennement Front national, FN) est accusé d’avoir utilisé l’argent du budget européen pour soutenir le parti.
Selon l’accusation, le FN aurait détourné 3 213 000 euros entre 2004 et 2016, comme le démontrent des tableaux projetés par le tribunal. Cependant, le cas est compliqué, et le RN est également poursuivi pour « complicité et recel de détournement de fonds publics ». Par conséquent, il doit répondre également des contrats d’assistants parlementaires qui n’ont pas été individuellement poursuivis. Ce qui élève la facture à 4 503 000 euros, ce qui a surpris les avocats qui avaient omis ces détails cruciaux dans l’acte d’accusation.
Marine Le Pen a exprimé son mécontentement face à une autre difficulté : la période de prévention, au cours de laquelle les faits sont poursuivis, pourrait être étendue. Le procureur envisage de nouvelles réquisitions. « On nous a interrogés sur une prévention précise par le juge d’instruction », a déclaré Marine Le Pen, « et maintenant on nous dit que ça pourrait être cinq ans avant ou cinq ans après ! ». Marine Le Pen a également voulu souligner que le dossier est rempli de « nombreuses idées préconçues, fabriquées par la partie civile [le Parlement européen]. On a essayé de nous entraîner dans un tunnel duquel on ne peut pas sortir ».
Selon la présidente du RN, l’administration de l’Union Européenne est sujet à des erreurs, tout comme n’importe quelle autre administration. Elle insiste sur le fait qu’elle perçoit la direction du Parlement Européen comme étant politique, plutôt que neutre. La présidente ajoute que leur opposition à la structure actuelle de l’Union Européenne est source de dérangement au sein du Parlement, même s’ils ont été élus pour cette raison.
Un reproche cinglant s’ensuit contre les enquêteurs de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF). L’office, selon elle, aurait introduit ses propres idées au Parlement et dans l’enquête judiciaire. Elle insiste sur le fait que l’enquête n’aurait été lancée qu’en juin 2014, lorsque le nombre de députés RN est passé de 3 à 24. Par la suite, l’office aurait suspendu le travail de tous les assistants FN en juillet de l’année suivante, pour au final n’en suspendre que six.
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