Aujourd’hui, la France, avec une population de plus de 24 000 ressortissants au Liban dont beaucoup sont binationaux, encourage ceux désirant partir à le faire par vols commerciaux. Une évacuation n’est envisageable que si l’aéroport de Beyrouth, le seul du pays, est fermé. Lors du conflit de 2006, il avait été la cible des bombardements israéliens dès le deuxième jour de guerre. Les évacuations initiales avaient commencé le 17 juillet, cinq jours après le début de la bataille entre Israël et le Hezbollah.
Actuellement, les vols de la compagnie aérienne nationale, Middle East Airlines (MEA), la seule à fonctionner depuis le Liban, sont constamment pleins. Les avions à destination de Paris ou à des escales comme Chypre, Amman ou Istanbul sont toujours complets. Lorsqu’un billet devient disponible, il est excessivement cher. Le jeudi 3 octobre, deux vols supplémentaires pour Paris devaient être organisés par la MEA. Les autorités françaises ont réservé 150 places sur ces vols. Chaque billet a été négocié à un tarif d’environ 500 à 650 dollars, le cout étant à la charge des voyageurs. Les personnes prioritaires sont notamment celles souffrant de maladies chroniques et celles âgées. Paris pense maintenir ces types d’opérations à court terme. Néanmoins, cette méthode a ses restrictions : d’autres pays font la même chose, ce qui surcharge la compagnie aérienne libanaise.
La situation s’est rapidement détériorée, prenant tout le monde au dépourvu, y compris les diplomates à Beyrouth, malgré la menace de guerre qui se profilait depuis l’été. En raison de l’escalade récente, y compris les attaques israéliennes et la mort de Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah tué lors d’un bombardement massif le 27 septembre, l’inquiétude parmi les citoyens français a augmenté, note Ghassan Ayoub, conseiller des Français à l’étranger au Liban. « Les parents s’inquiètent également pour l’année scolaire, car les écoles ont été fermées depuis le 24 septembre », ajoute-t-il.
Il affirme que des personnes lui demandent quotidiennement d’intervenir, pointant vers les démarches entreprises par l’Allemagne, qui a envoyé un avion militaire d’évacuation, et le Canada, qui a réservé 800 sièges sur des vols commerciaux. Cependant, il assure que le dispositif d’évacuation français est prêt à être mis en œuvre au moment approprié.
Un message envoyé par le consulat aux citoyens français le 25 septembre, deux jours après le début de l’offensive israélienne au Liban, mettait en garde contre la dégradation de la situation sécuritaire et exhortait à la plus grande prudence, même si aucune évacuation n’était prévue à ce stade. Le consulat avait demandé aux Français de quitter le pays par leurs propres moyens. Une Franco-Libanaise tout juste arrivée à Paris critique le manque de communication, estimant que le message n’est pas à la hauteur de la gravité de la situation. Pourtant, du côté français, on estime que les avertissements répétés n’ont pas été pris suffisamment au sérieux.
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