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3 octobre 2024 22 h 45 min

Essor des écoles juives face antisémitisme

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Est-ce le résultat de la montée de l’antisémitisme en France depuis le 7 octobre, ou une tendance de fond ? Selon le Fonds Social Juif Unifié (FSJU), qui coordonne un réseau d’écoles juives, privées ou publiques, trente-deux nouvelles classes ont été créées à la rentrée, comparativement à vingt-deux en 2023 et 2022.

L’association Créer son école, qui soutient les écoles privées et fait un recensement annuel des nouvelles écoles, a remarqué une « augmentation soudaine » du nombre d’écoles juives créées cette année. Parmi les cent seize nouvelles écoles de cette rentrée, dix appartiennent au réseau d’écoles confessionnelles juives. En 2023, une seule école avait été créée.

Y a-t-il une baisse d’intérêt chez les familles juives pour l’éducation publique ? L’association Créer son école le croit : « La situation géopolitique combinée à la montée des actes antisémites et de l’atmosphère hostile en France ont poussé des familles peu pratiquantes, voire non pratiquantes, à se diriger vers des établissements d’enseignement confessionnels juifs pour des raisons de sécurité », affirme l’association dans le livret qui recense les nouvelles écoles privées de cette rentrée.

C’est un réflexe de défense.

Patrick Petit-Ohayon, qui dirige les actions scolaires du FSJU, est sans aucun doute convaincu que l’augmentation de l’antisémitisme à la suite des incidents du 7 octobre a stimulé un mouvement préexistant en faveur des écoles juives. Il observe certaines tendances qui renforcent cette croyance. Il note que de plus en plus d’élèves s’inscrivent en milieu de cycle scolaire. Avant cela, les élèves ne se joignaient aux écoles juives qu’à des moments clés de leur scolarité, comme en CP ou en 6e. Aujourd’hui, des familles font le choix d’inscrire leurs enfants en CM1 ou CM2. Il fait aussi remarquer une augmentation des écoles primaires au sein du réseau. Vingt sur trente-deux nouvelles classes ouvertes cette rentrée sont concentrées au niveau primaire. «De plus en plus d’étudiants nous rejoignent directement de la maternelle sans passer par l’école publique, alors que jusqu’à présent, la proximité faisait que les familles choisissaient l’école publique», explique-t-il.

Cette année, Patrick Petit-Ohayon estime que les écoles juives accueillent environ six cents élèves supplémentaires. Ces institutions continuent de se développer : en 2023, elles ont accueilli 35 528 élèves, soit une augmentation de 11 % en dix ans et une impressionnante hausse de 48 % par rapport à 2000, comme le rapporte le FSJU. Près de 17 % de ces élèves fréquentent des classes hors contrat, étant donné que la contractualisation avec l’État se fait par classe et non par établissement.

Pour certaines familles, choisir une école juive devient plus qu’une perspective confessionnelle, c’est une mesure de défense. C’était impensable pour Fabien (qui préfère garder l’anonymat) il y a seulement un an de cela. En dépit du fait que sa mère est une enseignante dans l’enseignement public et qu’il n’est pas très religieux lui-même, ce père de deux qui réside à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ne concevait aucune autre option pour ses enfants que l’établissement local ainsi que les collèges et lycées de la région. Cependant, l’intégralité de cet article est accessible seulement aux abonnés et il vous reste encore 45.95% à lire.