Dans l’immensité sacrée de la basilique Saint-Pierre, coeur de la foi catholique, entourée de statues de saints grandioses et de massives colonnes de marbre, l’église entame une période de repentance. A la veille de la reprise le mercredi 2 Octobre des discussions synodales sur le futur de l’église, qui pourrait établir le rôle de son patrimoine, le pape François dirige une assemblée rassemblée pour demander pardon pour les péchés de l’institution.
« Comment pourrions-nous être considérés comme crédibles dans nos actions si nous ne prenons pas en compte nos propres fautes et ne nous efforçons pas de guérir les blessures que nous avons causées par nos péchés? », se questionne le souverain pontife dans un murmure, ses paroles réverbérant dans le vaste espace d’un édifice rempli de chef-d’oeuvres et témoignage d’une puissance autrefois inégalée.
Peu de temps auparavant, sept cardinaux se sont relayés à la tribune, lisant les requêtes de pardon préparées par François et toutes marquées par le mot « honte ». Ces fautes concernent les guerres, la dégradation environnementale, mais aussi des atrocités pour lesquelles l’établissement est directement impliqué. Parmi ces péchés sont évoqués la complicité avec le colonialisme et l’esclavage, l’oppression des femmes et bien entendu les abus sexuels, élément central de la crise de l’église à laquelle le synode doit apporter une réponse.
Dans le cadre de témoignages sur la guerre, des paroles ont été prononcées par Deema Fayad, une sœur syrienne, et Sara Vatteroni, une volontaire s’occupant de l’accueil des migrants. Une victime d’abus sexuels par un prêtre a également pris la parole. Laurence Gien, un baryton sud-africain, a bravement adressé au Pape et à une assemblée de cardinaux et d’évêques, l’affirmation suivante: « Trop souvent, le visage des victimes d’abus est dissimulé par un secret, avec la complicité de l’Eglise.»
« Marchons ensemble »
Suite à ces affirmations, se tiendra la deuxième session du XVIe synode ordinaire des évêques, un instrument consultatif créé par François et dédié à l’avenir de l’Eglise ou à la « synodalité », vertu visant à transformer l’Eglise en une institution plus inclusive, moins hiérarchisée et moins centralisée. Elle vise également à réduire la frontière, source d’abus de pouvoir, qui sépare les clercs des laïcs. À Rome, certaines personnes espèrent un retour aux origines de l’Eglise suite au synode, tandis que d’autres doutent des décisions qui pourraient en découler, voire craindre l’ouverture d’une « boîte de Pandore », avec le risque de révéler des divisions internes déjà visibles.
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