Michel Barnier ne néglige ni ne méprise le grand sujet sociétal du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron : « Être fraternel signifie savoir soutenir ceux qui sont en fin de vie », a déclaré le premier ministre lors de son discours à l’Assemblée le mardi 1er octobre. Il a par la même occasion blâmé ceux qui pensaient qu’il ignorerait le sujet pour éviter les disputes avec son bloc politique (Les Républicains), qui est largement contre l’euthanasie et le suicide assisté. « Nous reprendrons le dialogue avec vous, avec le Sénat, avec les soignants et les associations au début de l’année prochaine sur le projet de loi dont l’examen a été interrompu par la dissolution [de l’Assemblée nationale] », a-t-il annoncé.
Le premier ministre n’a pas clarifié si le but de ce dialogue est de « terminer le travail » des législateurs, comme l’a souhaité la ministre de la santé, Geneviève Darrieussecq, le 23 septembre, ou de prendre plus de temps pour revisiter le texte. Il a tout de même noté que « sur ce dossier sérieux, les avis sont partagés ».
« J’ai besoin de temps »
M. Barnier fixe son propre calendrier face à ceux qui le poussent à légiférer : « Nous sommes prêts, le texte est prêt et donc il faut avancer », l’avait-elle exhorté le 24 septembre sur BFM-TV, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale. « J’ai besoin de temps », avait-il rétorqué.
D’après le texte original, le premier ministre a exprimé son désir pour un « dialogue », rejetant implicitement la proposition de loi (PPL) prônée par Olivier Falorni, député de la divers gauche en Charente-Maritime. En juillet, Falorni avait rassemblé 180 signatures de députés sur cette PPL, qui était une réplique exacte du projet de loi partiellement adopté en juin. Monsieur Falorni plaide pour que ce débat ait lieu pendant une semaine, dont l’agenda est fixé par l’Assemblée en novembre. Sur la question de cette méthode, Monsieur Barnier ne l’a pas exclue explicitement. En effet, il s’est dit prêt à diviser l’ordre du jour entre le gouvernement et le Parlement afin d’accueillir des propositions de loi ambitieuses et bipartites pour la nation. Barnier a précisé que cette approche pourrait être appliquée à l’avenir sur de grands thèmes, par exemple le handicap. Falorni soutient que la PPL pourrait parfaitement s’intégrer à cette démarche. Par contre, Barnier semble plus impatient d’aborder l’autre aspect du débat sur la fin de vie. Il a promis de renforcer nos efforts en faveur du développement des soins palliatifs en 2025. La véritable mesure de ces « efforts » sera évaluée à l’automne, avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
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