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1 octobre 2024 9 h 44 min

Tunisie : Saïed, allié migratoire européen

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Des morceaux de bois dispersés au sol et des toiles déchirées, c’est tout ce qui reste de la cabane qui jadis protégeait Ibrahim (un pseudonyme) et sa famille. La cabane se trouvait dans un camp de réfugiés, l’un des nombreux près du petit village d’El-Amra sur la côte est tunisienne, où l’homme de 29 ans originaire de Sierra Leone s’était établi depuis près d’un an. En septembre, de violentes précipitations ont emporté le camp.

Les résidents du camp, plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants venant de divers pays anglophones d’Afrique, vivaient déjà dans la précarité, sans accès à l’eau potable, à l’électricité ou aux toilettes, et ils ont maintenant tout perdu. Ils n’ont même plus de quoi se nourrir. « Certains Tunisiens sympathisent avec nous et nous offrent un peu de nourriture, mais cela est rare », déplore Ibrahim. « Ici, nous vivons dans la misère ».

Le sol est toujours humide en ce jour de mi-septembre. La seule chose visible à l’horizon sont des oliveraies. À l’est, une plage s’étend vers la mer, symbole d’espoir. « Nous voulons juste partir ! Nous ne sommes pas venus ici pour nous installer mais pour aller en Italie », insiste Ibrahim. Cependant, la présence policière largement répandue, tant sur terre qu’en mer, rend difficile cette tentative de fuite vers l’Europe.

Les migrants qui traversent l’Afrique pour rejoindre la petite île italienne de Lampedusa rencontrent maintenant des obstacles en raison de mesures de sécurité mises en place grâce à un accord. Cet accord a été signé le 16 juillet 2023 entre le président tunisien Kaïs Saïed et ses alliés européens. Depuis le début de 2024, il y a eu une baisse de 82% des arrivées en Italie depuis la Tunisie, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Avec les élections présidentielles prévues pour le 6 octobre, où il n’y a que deux concurrents contre lui, dont l’un est derrière les barreaux, le président Saïed semble être le favori. L’Union européenne (UE) a du mal à définir une position face à l’autoritarisme croissant du chef d’État tunisien.

Le 7 juillet, le service diplomatique de l’UE a publié une note qui exprime des préoccupations sur plusieurs questions, y compris l’aggravation du climat politique, la restriction de l’espace civique avec plusieurs arrêts notables, l’établissement d’un régime unipersonnel avec une emphase sur un système politique présidentiel fortement centralisé, et une attention croissante sur le traitement des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés. Seuls les abonnés peuvent lire le reste de l’article, qui représente 62,71% du contenu restant.

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