Le record de prisonniers en France a atteint un nouveau sommet, frôlant les 79 000 détenus en septembre, une augmentation par rapport à août, selon les données du ministère de la justice publiées le 30 septembre. Après dix mois d’augmentation incessante, les chiffres avaient légèrement diminué en août en raison de la baisse de l’activité judiciaire pendant l’été. Le record précédent, daté du 1er juillet, était de 78 509 prisonniers.
Le rapport montre que le nombre de prisonniers forcés de dormir sur un matelas au sol est en nette augmentation, passant de 2 361 à 3 609 en un an. Les prisons françaises ne disposant que de 62 014 places disponibles, la densité de la population carcérale se situe à 127,3 %.
La surpopulation atteint des niveaux encore plus inquiétants dans les centres de détention où sont retenus ceux en attente de jugement ou condamnés à de courtes peines. Le taux de surpopulation dans ces institutions dépasse souvent les 200 %. Sur le total des détenus, 20 563 sont en détention préventive, en attente de leur jugement final.
Au total, à la date du 1er septembre, 94 906 personnes étaient sous écrou dont 15 937 n’étant pas incarcérées mais sous surveillance électronique ou placées à l’extérieur. Cette situation met la France en mauvaise position comparée à d’autres pays européens.
L’étude du Conseil de l’Europe révèle que la France est troisième en Europe en termes de surpopulation carcérale, juste après Chypre et la Roumanie. Pour tenter de rectifier cette situation préoccupante, différentes stratégies ont été mises en place. Parmi celles-ci, on compte l’interdiction des peines de moins d’un mois, la modification des peines et l’encouragement d’activités bénéfiques pour la communauté. Cependant, ces initiatives se sont révélées insuffisantes. Le gouvernement précédent avait prévu de créer 18 000 nouvelles places de détention d’ici 2027 afin d’augmenter la capacité totale à 78 000 places. Néanmoins, il y a du retard dans l’atteinte de cet objectif qui semble déjà en décalage avec la réalité étant donné la situation actuelle. Divers professionnels et observateurs s’accordent à dire que cela n’atténuera pas correctement le problème.
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