L’ancien général Humberto Ortega est décédé à Managua le lundi 30 septembre, suite à un arrêt cardiaque. Il avait 77 ans. Pendant plus d’une décennie, lui et son frère, Daniel Ortega, ont dirigé le Nicaragua en tant que duo puissant. Cependant, Humberto est mort alors qu’il était en résidence surveillée depuis quatre mois.
La veille du décès, il avait subi une « dégradation soudaine de sa condition qui a engendré un choc cardiaque », selon un communiqué publié par l’hôpital militaire où il était soigné depuis le 11 juin. Le gouvernement a rendu hommage à son rôle stratégique en tant que militant sandiniste depuis son adolescence, à son courage en matière militaire et à ses écrits et théories historiques et insurrectionnelles.
Malgré cela, aucun rappel de la détention à domicile de Humberto Ortega depuis le 19 mai n’a été fait. Il a été placé sous surveillance après avoir critiqué la « dictature » instaurée par son frère lors d’une interview avec le média en ligne Infobae. Il avait affirmé que son frère n’avait pas de successeur, même au sein de sa propre famille. Ces allégations ont irrité la vice-présidente Rosario Murillo, l’épouse de Daniel Ortega, qui envisage leur fils, Laureano, comme le futur de son régime après la mort de son époux. Notons que Humberto Ortega a également reçu une formation militaire à Cuba.
Humberto Ortega s’est retrouvé vite encerclé à sa résidence, avec ses employés interpellés, tandis que ses appareils de communication ont été saisis. Bien qu’il souffre de sérieux problèmes cardiaques, il n’a pas été immédiatement hospitalisé, malgré les appels de sa famille. Ce n’est que suite à une crise cardiaque, trois semaines plus tard, qu’il a été transféré à l’hôpital militaire. Peu de temps auparavant, son frère l’avait traité de «traitre».
Né le 10 janvier 1947 à Juigalpa dans une famille de gauche opposée à la dictature des Somoza (1936-1979), Humberto Ortega s’est engagé tôt dans l’activisme politique aux côtés de ses frères Daniel et Camilo – ce dernier tué lors d’un combat en 1978 – dans les rangs de la Jeunesse patriotique nicaraguayenne, puis du Front sandiniste de libération nationale (FSLN).
En 1967, il fut incarcéré une première fois suite à une tentative d’attaque contre le convoi du dictateur Anastasio Somoza Debayle. Rapidement relâché, il opta pour la clandestinité et partit s’entraîner militairement à Cuba. Néanmoins, lors d’une tentative de libération du guérillero Carlos Fonseca au Costa Rica en 1969, il fut gravement blessé, perdant l’usage de ses mains avant d’être de nouveau emprisonné.
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