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Crise sans-abri: enjeu électoral Californie

La controverse autour de la crise des sans-abri en Californie a atteint un sommet avec la décision récente de la Cour suprême des États-Unis. En juin dernier, la plus haute juridiction du pays a tranché, affirmant qu’il n’y avait aucun droit constitutionnel permettant aux individus de dormir dans les espaces publics. En conséquence, différentes municipalités, principalement à l’ouest du pays, ont commencé à démanteler les camps de sans-abri, avec un impact notable en Californie, l’État accueillant environ un tiers des personnes sans-abri du pays, soit 186 000 personnes.

La Cour suprême a ainsi annulé une précédente décision de 2019 interdisant aux villes de pénaliser l’acte de dormir en public, à moins qu’elles ne soient pas en mesure de fournir un logement à ces individus. Cette restriction avait été établie au nom du 8e amendement de la Constitution, qui interdit les punitions « cruelles et inhabituelles ».

Cependant, la Cour a estimé que ce même amendement n’était pas applicable aux sans-abri, autorisant ainsi les autorités locales à infliger des amendes ou même des peines de prison en l’absence d’alternative de logement.

Malgré les critiques des organisations humanitaires, les élus, notamment les démocrates majoritaires dans les grandes villes de l’ouest, ont accueilli favorablement cette décision. Submergés par l’augmentation du nombre de sans-abri, ces élus se sont trouvés dans une impasse, d’autant plus difficile à gérer en période électorale. La vision de ces individus dormant dans la rue est devenue de plus en plus insoutenable pour leurs citoyens.

Vers la fin du mois de juillet, Gavin Newsom, le gouverneur progressiste de l’État de Californie aux États-Unis, a publié un décret demandant à ses fonctionnaires de commencer à débarrasser les tentes établies sur les terrains de l’État, comme les parcs, les plages, les bâtiments publics, les côtés des routes ou les zones sous les échangeurs autoroutiers. Dans le processus, les expulsés doivent être notifiés 48 à 72 heures avant, orientés vers des services sociaux, et leurs possessions personnelles doivent être étiquetées et stockées pour un minimum de 60 jours.

Newsom lui-même a montré l’exemple en évacuant des tentes et des débris sous un pont autoroutier en collaboration avec les fonctionnaires municipaux des transports. Le gouverneur Newsom est devenu impatient. Depuis qu’il a pris ses fonctions en 2019, l’État « Golden State » a dépensé environ 24 milliards de dollars dans des tentatives de résoudre le problème de l’itinérance. Cependant, les chiffres n’ont pas beaucoup changé : toujours 186 000 personnes sont sans-abri selon le recensement de janvier, soit une augmentation de 5 000 par rapport à 2023.

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