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30 septembre 2024 14 h 47 min

Réchauffement océanique doublé depuis 2005

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Selon le huitième rapport de l’observatoire européen Copernicus, publié le lundi 30 septembre, le taux de réchauffement des océans a quasiment doublé depuis 2005. En outre, plus de 20% de la superficie océanique mondiale a subi une canicule sévère en 2023.

L’océanographe Karina von Schuckmann a souligné lors d’une visioconférence que le réchauffement des océans est un indicateur crucial du réchauffement climatique. Depuis les années 1960, ce réchauffement s’est accéléré, doublant environ depuis 2005. Le rapport précise que depuis 2005, le réchauffement des océans est de 1,05 watts par mètre carré (W/m2), contre 0,58 W/m2 dans les décennies précédentes.

Cette étude vient appuyer les rapports du GIEC. En 2019, le groupe d’experts climatiques mandatés par l’ONU jugeait probable que le taux de réchauffement des océans avait plus que doublé depuis 1993.

La source de ce réchauffement est l’absorption par les océans de plus de 90% de l’excès de chaleur du système climatique depuis 1970, généré par les émissions massives de gaz à effet de serre par l’humanité, selon le GIEC. Les océans couvrent 70% de la surface de la terre et jouent un rôle crucial dans la régulation du climat. Des océans plus chauds engendrent des ouragans et des tempêtes de plus en plus violents, provoquant des destructions et des inondations.

L’accentuation du réchauffement climatique entraîne une augmentation des canicules marines. En 2023, une part significative de 22% des océans du monde avait subi au moins un épisode intense de chaleur. Par ailleurs, ces tempêtes de chaleur marine ont tendance à devenir plus persistantes et plus étendues, leur durée annuelle maximale moyenne doublant de 20 à 40 jours depuis 2008.

Au nord-est de la mer de Barents, l’état permanent d’une canicule marine a été noté au fond de la mer, comme le mentionne une recherche référencée par Mme Schuckmann.

Espèces en péril massif
En août 2022, une température record de 29,2 °C a été signalée dans les eaux littorales des îles Baléares, la température la plus élevée des eaux de surface en quarante ans de relations régionales, ajoute également le rapport. La même année, une canicule marine a atteint près de 1 500 mètres de profondeur dans la mer Méditerranée, illustrant la propagation de la chaleur à travers l’entièreté d’une colonne d’eau.

Les canicules marines peuvent provoquer des migrations massives d’espèces et réduire la capacité des strates océaniques à se mélanger entre le fond et la surface, entravant ainsi la dispersion des nutriments. Elles peuvent également affecter la productivité des poissons, affectant la pêche, comme le fait remarquer Mme Schuckmann.

Le rapport mentionne aussi que l’acidité des océans, qui emmagasinent un quart du CO₂ libéré par les activités humaines, s’est intensifiée de 30% depuis 1985. Dès qu’un certain niveau est dépassé, l’acidité de l’eau de mer devient corrosive pour les squelettes et les coquilles des coraux, des moules, des huîtres, etc.

Selon le Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK), dans un rapport récemment publié, on devrait dépasser ce qui est vu comme une « frontière mondiale » dans les prochains temps.

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