Le lundi 30 septembre, un jugement crucial sur plusieurs fronts a commencé devant le tribunal de Paris. Pendant sept semaines, le tribunal se concentrera sur l’affaire concernant les assistants parlementaires des députés européens du Front national (FN, rebaptisé Rassemblement national, RN) en 2018. L’affaire concerne des emplois fictifs et le financement occulte du parti, où le RN est suspecté d’avoir employé des membres permanents de son parti grâce à des fonds attribués par le Parlement européen pour les assistants des députés.
Un grand nombre de leaders du parti de Marine Le Pen, y compris elle-même, passeront devant les juges. Cependant, il y a des absences notables: Jean-Marie Le Pen et l’ancien vice-président du parti, Jean-François Jalkh, dont l’affaire a été séparée. La liste des accusés reflète l’histoire du FN, avec ses fidèles historiques tels que le maire de Perpignan, Louis Aliot, l’ancien député européen Fernand Le Rachinel ou l’avocat Wallerand de Saint-Just. Elle comprend également des jeunes prometteurs comme le député Julien Odoul et des « traîtres » qui ont quitté le parti suite à des désaccords, tels que Marion Maréchal, le député européen Nicolas Bay ou Bruno Gollnisch. Tous sont inculpés pour « détournement de fonds publics », « recel » de ce délit, ou encore « complicité », charges qui pourraient entraîner des peines d’inéligibilité, un obstacle majeur pour un parti qui se voit proche du pouvoir.
La controverse a commencé en 2014 lorsque le Bureau européen de lutte contre la fraude, l’entité de surveillance du Parlement européen, a reçu des indications d’éventuelles irrégularités dans les contrats des assistants parlementaires du FN. Ces spéculations se sont intensifiées en février 2015 suite à la diffusion d’un organigramme officiel du parti frontiste, présentant seize députés européens et vingt assistants parlementaires ayant des rôles partisans assignés. Cependant, les règlements du Parlement européen stipulent clairement que les fonds alloués aux eurodéputés pour le recrutement d’assistants ne doivent en aucun cas servir à financer une activité politique au niveau national. Le 9 mars, Martin Schulz, l’ancien président du Parlement, a adressé une lettre au ministère de la justice français, qui a ensuite saisi le procureur de la République de Paris.
Les investigations se déroulent au fil du temps
En février 2016, des descentes ont été effectuées au siège du parti, chez plusieurs assistants, et également au cabinet Amboise Audit, dirigé par Nicolas Crochet, comptable de longue date du FN, déjà impliqué dans une autre affaire de financement illégal liée au parti frontiste, l’affaire « Jeanne-Riwal ». Ce cabinet agit en tant qu’intermédiaire pour les eurodéputés du FN, se chargeant de la gestion des contrats des assistants et du règlement de leurs cotisations sociales.
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