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Président sri-lankais s’éloigne Inde

La situation des affaires indiennes au Sri Lanka a pris une tournure défavorable. Anura Kumara Dissayanake, le nouveau dirigeant qui a assumé ses responsabilités le 23 septembre, est confronté à un problème délicat qui met en difficulté New Delhi. Il s’agit d’un contrat accordé à Gautam Adani, un intime du Premier ministre indien, Narendra Modi. En février 2023, sans mise en concurrence, cet entrepreneur indien influent, qui dirige un immense conglomérat, a remporté le contrat de construction de deux parcs éoliens de 450 MW dans le nord-est de l’île de Mannar et dans la zone de Pooneryn. Ce projet, initié à l’origine par l’ancien président Gotabaya Rajapaksa, forcé de quitter ses fonctions en juillet 2022, est évalué à 442 millions de dollars.

Néanmoins, ce projet fait face à l’opposition des résidents locaux et est l’objet d’un appel par l’évêque du diocèse de Mannar et trois écologistes devant la Cour suprême du Sri Lanka. Ces derniers dénoncent les conséquences écologiques des parcs éoliens, remettent en question la manière dont le contrat a été accordé et le manque de transparence, ainsi que le coût élevé du kilowattheure, qui pourrait aggraver la crise. Ils sollicitent que la Cour suprême reconnaisse la non-conformité de la décision d’attribuer le projet à Adani Green Energy.

En outre, en juin 2022, le président de l’Office national de l’électricité de Ceylan, M. Ferdinando, a fait savoir à la commission parlementaire des entreprises publiques que l’ancien président Rajapaksa lui avait confié avoir été soumis à des pressions de Modi pour attribuer des projets d’énergies renouvelables au groupe Adani. Ce témoignage a conduit à sa démission.

Ranil Wickremesinghe, qui a pris la relève de Gotabaya Rajapaksa, a défié les controverses en approuvant un accord d’achat d’électricité de vingt ans en mai, qui garantit à Adani 8,26 cents par kWh. Maintenant, l’avenir du parc éolien est dans les mains du président actuel. Il s’est promis lors de sa campagne de renverser cet « accord corrompu », qu’il accuse de mettre en péril la souveraineté énergétique de l’île. Cependant, il n’en a pas fini avec Adani, un mot qui suscite la terreur parmi l’extrême gauche du Sri Lanka.

Le nouveau chef de l’État a hérité d’une nation dévastée où Pékin et New Delhi mènent une bataille quotidienne pour l’influence économique et stratégique de cette île de l’océan Indien. Alors que Pékin a accumulé les accords sous les Rajapaksa, précipitant le pays dans une dette immense grâce à des investissements extravagants, l’Inde a réussi à regagner du terrain dans l’État insulaire en offrant son aide au gouvernement à court de devises étrangères et incapable d’importer des biens de première nécessité suite à la crise.

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