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30 septembre 2024 14 h 49 min

Pluies torrentielles dévastent Katmandou

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La capitale népalaise, Katmandou, a été transformée en terrain boueux après trois jours de pluie ininterrompue le samedi 29 septembre. La rivière Bagmati qui traverse la ville a transporté de nombreux débris comme des troncs d’arbres, des poteaux électriques, des véhicules et divers déchets. La zone la plus affectée par ces inondations dévastatrices est la vallée de Katmandou dans l’ancien royaume himalayen. Les précipitations record, représentant la moitié de la moyenne annuelle, soit plus de 700 mm, ont été enregistrées en deux jours seulement dans cette ville peuplée d’environ un million de personnes. Dans la vallée, le nombre de victimes s’élève à 73.

Le lundi 30 septembre, le bilan national provisoire fait état de 193 morts, plus d’une trentaine de disparus. Plus de 4000 personnes ont été sauvées, néanmoins, le gouvernement est sous le feu des critiques pour sa lente riposte et son manque d’équipements adéquats pour gérer une catastrophe de cette ampleur. Il est à noter que le premier ministre, Khadga Prasad Sharma Olii, se trouvait aux États-Unis pour l’assemblée générale des Nations Unies au moment des faits.

De plus, les eaux déchaînées ont envahi Patan, l’ancienne capitale royale située à proximité de Katmandou. Cette ville, qui est un véritable trésor médiéval, a vu la rivière Bagmati atteindre une hauteur de 6,16 mètres à Khokana, ce qui dépasse de 2,16 mètres le seuil d’alerte. Face à la crue, les résidents ont été forcés à se déplacer de toit en toit pour échapper à la montée des eaux. L’urbanisation chaotique est à blâmer.

Des précipitations diluviennes ont frappé une région déjà submergée par une mousson inhabituellement intense, supérieure de 25% à la moyenne habituelle, dans la capitale. Arun Bhakta Shrestha, directeur des risques climatiques et environnementaux au Centre international pour le développement intégré des montagnes (Icimod), un centre de première importande proche de Katmandou, a affirmé n’avoir jamais assisté à des inondations d’une telle magnitude dans la ville. Selon ce spécialiste, les pluies tardives et particulièrement fortes qui ont marqué cette fin de septembre proviennent d’un système de basse pression dans le Golfe du Bengale et d’une mousson plus au nord qu’à l’accoutumenée.

S’il y a tant de dégâts dans la capitale, c’est à cause d’un développement urbain sauvage et désorganisé. Depuis 30 ans, Katmandou a connu une croissance explosive pour accueillir une vague incessante de migrants venant des zones rurales, en quête de travail, de soins de santé et d’éducation. Cette métropole surpeuplée, à risque de tremblements de terre, continue de s’étendre dans la vallée, accroissant la tension sur des ressources déjà limitées. La vallée, autrefois pittoresque et dotée d’un patrimoine exceptionnel, s’est transformée en une vaste contrée urbaine, engloutissant les terres agricoles et naturelles.

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