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30 septembre 2024 9 h 47 min

L’avenir du périphérique parisien

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La capitale française a été sous les feux des projecteurs mondiaux pendant deux mois, se transformant en épicentre international grâce aux Jeux Olympiques. Ces derniers, qui ont accueilli une foule massive de 10 millions de personnes, ont été applaudis de manière unanime sur le plan de l’organisation. Que ce soit la tenue des compétitions, l’efficacité des transports publics ou la gestion de l’hébergement, cette manifestation a fait briller le Grand Paris, allant de Saint-Quentin-en-Yvelines à Vaires-sur-Marne, de la Défense à Saint-Denis, avec Paris et sa rivière comme point central.

Cependant, après cette période festive, la métropole a repris ses routines, et ses leaders politiques ont repris leurs différences. Le sujet brûlant est maintenant l’héritage laissé par ces Jeux Olympiques, avec des controverses qui commencent à refaire surface concernant l’avenir de la rocade périphérique, l’autoroute urbaine la plus saturée d’Europe, qui est le symbole d’une ville surpeuplée.

Paris envisage de continuer son engagement environnemental en réduisant la vitesse autorisée sur le périphérique de 70 à 50 km/h et en attribuant une voie dédiée aux transports en commun et au partage de voiture. La municipalité soutient que ces changements atténueront le bruit et la pollution, améliorant ainsi la qualité de vie des 500 000 habitants vivant à proximité, surtout pendant la nuit. Cependant, la région et le gouvernement s’interrogent sur l’impact de telles décisions sur la mobilité des résidents des zones périphériques, compte tenu du fait que plus d’un million de véhicules empruntent le périphérique chaque jour et 80 % de ces conducteurs vivent en dehors de Paris, selon l’Institut Paris Région.

Les discussions actuelles mettent en lumière les défis politiques que la France doit surmonter pour gérer un enjeu majeur d’aménagement urbain, à savoir la modification nécessaire des installations héritées de la période thermo-industrielle. Le projet du périphérique, initié en 1956, n’a été achevé qu’en 1973, un an après la publication du rapport Meadows sur «Les limites de la croissance».

Conflits de pouvoir

Même avant son achèvement, il est apparu que l’infrastructure était déjà obsolète. Car, entre-temps, l’automobile s’est transformée en un bien de consommation courant. Dès la construction des premiers segments, l’autoroute était déjà encombrée, et victime de sa propre popularité. L’aménagement agit comme un «appel d’air», attirant toujours plus de trafic, entraînant une congestion croissante des voies et une dégradation du service.

Le périphérique, qui représente une source de nuisances multiples (pollution, bruit, particules fines), illustre à la fois les maux de notre époque et les difficultés de la gouvernance métropolitaine. C’est en effet une route communale de Paris, où la municipalité peut décider seule de la vitesse maximale autorisée. Cependant, il marque également la frontière entre la capitale et la banlieue, au centre d’une agglomération de dix millions d’habitants, et constitue un itinéraire régional de circulation stratégique, connecté à un réseau départemental et national.
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