La Cour des comptes européenne a souligné un déséquilibre entre la politique agricole commune (PAC) et les buts du pacte vert pour le climat. La PAC, qui est le premier budget de l’Union européenne, distribue 58 milliards d’euros chaque année, dont 9 milliards sont alloués à la France. En analysant la PAC pour la période 2023-2027, la Cour a découvert que les plans stratégiques nationaux (PSN) des Etats membres ne sont pas adéquats face aux objectifs du pacte vert. En effet, la seule contribution montrée dans les PSN est l’augmentation des surfaces cultivées en agriculture biologique, un objectif loin d’être atteint. L’objectif fixé par la stratégie européenne « De la ferme à la fourchette », mise en place en 2021, est d’atteindre 25% de surfaces biologiques d’ici 2030, alors que le taux actuel est de 10,5% en 2022, avec une croissance encore beaucoup trop lente et variée selon les Etats. Le rapport pointe également un affaiblissement du Green Deal, la principale politique de l’UE pour la neutralité carbone d’ici 2050, menacée par un vent de conservatisme balayant les institutions européennes.
La Cour a analysé en détail les stratégies de quatre pays producteurs agricoles majeurs : l’Espagne, la France, l’Irlande et la Pologne. Elle a observé que certains États ont volontairement mis en place des critères de distribution d’aides larges, pour que le plus grand nombre possible d’agriculteurs puisse en profiter, sans pour autant encourager l’évolution de leurs pratiques.
En Irlande par exemple, 91% des agriculteurs sont éligibles à l’écorégime, un moyen majeur de financement écologique introduit dans la nouvelle PAC. Celui-ci est censé inciter les actions favorables pour le climat, la biodiversité et le bien-être animal. En France, le pourcentage des agriculteurs aptes à recevoir cette aide a même été estimé à 99,9%.
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