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30 septembre 2024 21 h 44 min

Catel : Anita Conti, femme libre

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Dans le village de Fécamp, situé en Seine-Maritime, réside une certaine Catel Muller, surnommée « Catel ». Sa demeure n’est qu’à une cinquantaine de mètres de celle où vécut Anita Conti durant la fin de son existence. Catel trouvait de l’inspiration en cette proximité, ce qui l’a poussée à vouloir retracer la vie de cette femme dans une biographie. Cependant, cette seule proximité ne résume pas le tout.

En association avec José-Louis Bocquet, son époux et scénariste, Catel dirige une collection nommée « Les clandestines de l’histoire » chez Casterman. Cette collection a pour but de relancer le souvenir de femmes exceptionnelles que l’histoire a fini par oublier.

Anita Conti (1899-1997), elle, était une figure remarquable, elle a été la première femme océanographe française. Elle était pluridisciplinaire : documentaliste, inventrice, résistante, lanceuse d’alertes, photographe, poète et écologiste (avant la mode), elle a mené une vie passionnante et remplie d’aventures dignes d’un roman. Sa biographie intitulée simplement « Anita Conti », publiée chez Casterman (368 pages, 24,95 euros), décrit une vie qui traverse un siècle d’exploration marine, d’inventions liées à la pêche et de l’émancipation féminine.

Quand Catel a aménagé à Fécamp il y a environ quinze ans, elle ne connaissait que très peu de Anita Conti. Son nom peint à l’arrière d’un navire-école ou sur le mur d’un lycée résonne encore puissamment dans les quais de l’ancien port de pêche d’où Anita Conti partait pour des expéditions de pêche destinées à Terre-Neuve.

L’artiste a initié de la peinture des autoportraits miniatures sur des carnets Moleskine, avant de passer à des dimensions plus larges pour un projet documentaire à la télévision. Il est alors devenu évident de raconter l’histoire de cette figure « extraordinaire qui a réussi à se défaire de ses entraves à une époque où les femmes étaient privées du droit de vote, du droit d’exister et même de l’opportunité de monter à bord d’un navire sans devoir solliciter d’irrationnelles autorisations », raconte-t-elle dans son studio, un ancien atelier où les petits cailloux étaient transformés en poudre pour renforcer les routes ou pour des utilités cosmétiques.

« Des exemples » pour « les jeunes femmes actuelles »

Pour chacun de leurs biopics, Catel et Bocquet ont consacré beaucoup de temps à la recherche avant même de commencer à remplir la moindre page vierge. Leur source principale a été le fils adoptif d’Anita Conti, l’artiste Laurent Girault-Conti, qui est en charge des archives de « la dame de la mer », un surnom encore utilisé dans le pays de Caux. Il s’est avéré rapidement que le sujet était très riche en informations.

Anita Conti, née dans une famille aisée mais en difficulté financière, s’est élevée au-delà de sa situation matrimoniale unique avec un diplomate. Bien que séparés, ils n’ont jamais divorcé. Cependant, sa vie ne se résume pas à son métier d’origine, relieurs d’art. Elle a transformé son amour pour l’océan en un sujet d’étude. La curieuse autodidacte a mis en lumière les dangers liés à la surpêche, a participé à des missions de déminage pendant la Seconde Guerre Mondiale, a mis en place des pêcheries en Afrique, et s’est engagée dans l’industrie de l’aquaculture. Parmi les personnages célèbres croisés au cours de sa vie figurent Cocteau, Mac Orlan, Giraudoux, et Cousteau. Que ce soit à bord de bateaux de pêche au hareng ou de navires militaires, elle a toujours vécu aux côtés d’équipages essentiellement masculins, bravant la superstition qui veut que la présence d’une femme à bord porte malheur. Pour lire l’intégralité de l’article, vous devez être abonné. Le reste de l’article représente 62,14% du contenu.

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