Le débat sur les atrocités sexuelles commises à Mazan (Vaucluse), orchestrées, mises en scène et filmées par Dominique Pelicot, s’est récemment métamorphosé en une « critique globale de la masculinité ». Il n’est en aucun cas question de sous-estimer l’ampleur des violences sexuelles généralement perpétrées par des hommes, peu importe que les victimes soient masculines ou féminines. Néanmoins, en cette ère post #metoo, il est essentiel d’écouter la voix des hommes, car leur contribution à la condamnation universelle des violences sexuelles, en particulier des viols, est importante.
Que la critique de la masculinité soit portée par des hommes féministes aux intentions louables ou par des adeptes de la théorie de la « domination » et du « patriarcat », le fait est que la cible est mal choisie. Certaines personnes prétendent par exemple que l’accusé principal des crimes de Mazan et ses complices sont le reflet de la « société française en miniature », une société encore ancrée dans le patriarcat et la culture du viol.
Toutefois, le patriarcat repose principalement sur une structure familiale aujourd’hui obsolète, où le père avait autorité sur sa femme et ses enfants. Concernant la culture du viol, l’expression est délicate, car depuis cinquante ans, cet acte est considéré comme un crime sévèrement puni dans notre pays, grâce à l’héroïsme de Gisèle Halimi.
Il n’est pas faux de dire que « la honte doit changer de camp », en ce sens que la honte autrefois subie par la victime devrait se porter uniquement sur le violeur : c’est le minimum. Mais il est incorrect d’affirmer que tous les hommes se déclarent solidaires des violeurs et qu’ils devraient « avoir honte de leur sexe ».
L’interprétation d’un incident choquant pousse à mettre côte à côte, comme deux forces combattantes, d’une part le « groupe » féminin, et de l’autre le côté masculin, présumés membres de la tribu masculine des agresseurs potentiels, et par conséquent sommés de présenter publiquement leurs excuses. Cependant, est-ce vraiment plausible que les atrocités commises à Mazan auraient pu être perpétrées par « un homme quelconque » ? Cela semble douteux.
Domaine pornographique et réseaux de prostitution
Dans ce cas, accuser la « masculinité » revient à détourner l’attention d’une agression sexuelle indicible vers les eaux troubles des relations sexuelles non consenties, parfois difficiles à prouver, comme le viol au sein du mariage. L’accusé principal du procès actuel tente également de minimiser sa culpabilité en affirmant que parfois, sa femme « cédait » à ses attaques sans jamais se plaindre… Ce qui implique qu’elle aurait implicitement accepté sa soumission. De manière contradictoire, il admet toutefois qu’elle refusait catégoriquement de se soumettre à des relations sexuelles avec d’autres, et c’est pour lui imposer ces actions qu’il l’a droguée et livrée à d’autres hommes.
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