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29 septembre 2024 12 h 47 min

Kazakhstan : assèchement Caspienne désastreux

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Amanjai Ibatulo, an ex-physical education teacher aged 70, resides in a large white residence on the north coast of the Caspian sea, in the Atyraou region of Kazakhstan. Sporting a well-groomed moustache, a blue shirt and a slender figure, he notes that his home used to be just 2 kilometres away from the coast, on the edge of Zhanbay borough twenty years ago. Now, it stands over 20 kilometres away, with a sandy path through a steppe, as barren as it is flat, leading to the water. He remarks on the tough climate, which features scarce rainfall and non-stop wind.

Amanjai Ibatulo fondly recalls the days of Soviet Union, when unemployment was non-existent and the sea teemed with life. He particularly misses fishing trips with friends: « From the 80s to the 2000s, fish were so plentiful we didn’t even need a boat. We would take a volleyball net, walk a bit and within half an hour, we’d return with two or three sturgeons. »

L’esturgeon, caractérisé par son profil élancé, est l’emblème de Zhanbay. On peut voir sa statue, dominant la ville depuis son socle, au cœur de cette localité. Les résidents sont particulièrement friands de sa viande qu’ils utilisent pour concocter le fishbarmak, une déclinaison du beshbarmak, un mets traditionnel kazakh. Cette recette comprend des nouilles, des pommes de terre et des oignons, toutefois le cheval et l’agneau sont remplacés par du poisson. L’esturgeon le plus grand, nommé le béluga européen (ou huso huso de son nom scientifique, à ne pas confondre avec l’espèce de cétacés portant le même nom), peut mesurer jusqu’à 7 mètres de longueur. Son caviar est un bien précieux, pouvant coûter des milliers d’euros le kilogramme. Amanjai Ibatulo, se souvient avec fierté de son plus gros trophée, un beluga de 500 kilogrammes. Cependant, depuis 2014, cet ancien enseignant n’a plus l’autorisation de pêcher l’esturgeon. « Les sanctions sont très lourdes. Nous avions l’habitude de déguster ce poissons régulièrement, il nous manque » déplore Didar Yesmoukhanov, le calme maire de Zhanbay.

Une exposition dans la mairie raconte l’histoire du village, fondé en 1930 simultanément à un collectif de pêche qui a malheureusement fermé ses portes dans les années 1990. A cause de la surpêche, du braconnage, de la pollution et aussi de la diminution du niveau de la mer, les six types d’esturgeons présents en Mer Caspienne sont maintenant en voie d’extinction, selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

Il est notable que la dégradation affecte surtout le nord de cette mer intérieure, qui n’est pas très profonde, et est partagée par la Russie et le Kazakhstan. C’est un bassin où les deux rivières majeures, Volga et Oural, se jettent et que les esturgeons y nagent en amont pour se reproduire. À Zhanbay, la saison de pêche officielle se limite à quelques mois au printemps et à l’automne, avec un focus sur la carpe désormais. Néanmoins, de nombreux individus continuent de pêcher l’esturgeon en raison de leurs conditions économiques modestes. Il reste 81,2% de ce texte à lire, réservé exclusivement pour les abonnés.