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29 septembre 2024 7 h 49 min

François Thierry acquitté après dupes

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Sans aucun doute, François Molins, une figure emblématique de la magistrature âgé de 71 ans, a pensé que son témoignage pourrait influencer la cour criminelle de Lyon. Le commissaire François Thierry, âgé de 56 ans, est en procès, avec l’ancien procureur de la République de Paris en tant que témoin. Il a sévèrement critiqué l’ancien directeur de l’Office central de lutte contre le trafic de stupéfiants, qui est jugé pour le crime de faux en écriture publique par un agent dépositaire de l’autorité publique.

Il l’a accusé d’avoir manipulé et d’avoir été déloyal, autrement dit, d’avoir délibérément caché les raisons de la garde à vue de Sophiane Hambli, un informateur proche du commissaire, en avril 2012. Cette mesure était une manœuvre procédurale visant à donner une apparence légale à la sortie de l’informateur de prison pour le mettre en sécurité dans une chambre d’hôtel, dans le but unique de recueillir des informations sur une importation prochaine de cannabis depuis l’Espagne.

Selon ses dires, « Nous opérons sur la base de la confiance, nous sommes à la merci de ce qu’on nous dit », argumentant que le policier avait trompé le service dirigé par François Molins de novembre 2011 à octobre 2018, avant qu’il ne soit nommé procureur général de la Cour de cassation.

La déclaration a totalement réfuté sa proposition. « Bien que l’arrestation et l’allongement de la détention de Sophiane Hambli semblent procéduralement incorrects, le tribunal a été persuadé que l’officier n’avait pas agi avec des intentions frauduleuses », a déclaré le président Eric Chalbost lors de l’annonce de la décision, vendredi 27 septembre. D’après la majorité des cinq juges professionnels de la cour criminelle, l’ordre de détention « avait été donné et exécuté avec l’autorisation et sous la supervision du parquet de Paris ». Par conséquent, François Thierry a été acquitté, à l’issue d’une semaine de procès pleine de stratagèmes et de rapports de force.

Opération « Myrmidon »

« Je ne m’en souviens pas. Je n’aurais jamais donné d’instructions sur une fausse détention », affirme Véronique Degermann, alors procureure adjointe de la république de Paris, à la tête de la division chargée de la criminalité organisée et du terrorisme, à la barre. Elle évoque souvent son emploi du temps chargé et l’emplacement de son bureau « à l’étage du procureur ».

François Thierry était sa principale interface pour approuver les opérations « Myrmidon », une méthode antidrogue unique basée sur des livraisons surveillées. Qui contrôlait qui ? Cette affaire soulève des questions sur le rôle des informateurs et la relation entre la police et la justice, représentées par leurs différents serviteurs. « Une relation amicale ? », se demande le président. « C’était strictement professionnel… En fait, je ne l’ai jamais tutoyé, c’était une décision envisagée », rétorque Véronique Degerman, se tournant souvent vers l’accusé.

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