Une grave déconvenue a touché l’armée chinoise au printemps dernier avec la mise à l’eau d’un tout nouveau sous-marin à propulsion nucléaire, encore en phase de construction dans un quai naval. C’est ce que le Wall Street Journal a révélé le jeudi 26 septembre. L’événement, jusqu’ici tenu secret, a été ultérieurement confirmé par des officiels du département d’État américain. Pour le moment, aucune déclaration n’a émané de la Chine.
La capacité à submerger est certes inhérente à un sous-marin. Cependant, cette immersion semble s’être opérée de manière incontrôlée: les images satellites diffusées par la société américaine Planet Labs montrent que le vaisseau, qui était auparavant amarré mi-mai à un quai naval de Wuhan, en bordure du fleuve Yangzi, dans le centre de la Chine, a brusquement disparu sous l’eau mi-juin, avec des grues s’activant vraisemblablement pour tenter de le remettre à la surface.
Conformément aux données du Wall Street Journal, le navire était le premier spécimen de sous-marin nucléaire de classe Zhou, un nouveau modèle doté d’une technologie conçue pour une discrétion maximale dans les profondeurs marines. Certes, le sous-marin a finalement été récupéré, mais sa remise en état risque de prendre plusieurs mois si l’eau a réussi à s’infiltrer à l’intérieur.
Pour une invasion de Taïwan en 2027.
L’échec important de cet incident pour le programme de sous-marins de la Chine est indéniable. En dépit de ses tentatives de modernisation, des lacunes significatives subsistent au sein de l’Armée de libération du peuple (ALP), notamment en raison de la corruption omniprésente. Suite à une purge massive en 2023, deux généraux responsables de la force des missiles, garants d’une partie de la dissuasion chinoise, ainsi que le ministre de la défense Li Shangfu, ont été démis de leurs fonctions. Li Shangfu a été remplacé en octobre 2023. Cette annonce de naufrage survient après un test de tir de missile balistique intercontinental dans le Pacifique, le premier depuis les années 1980 en dehors du territoire chinois, visant précisément à surmonter ces revers.
Cet incident de construction, opportunément disclosed par le service de renseignement américain, se situe dans un cadre de rivalité intense entre les États-Unis et la Chine, en particulier dans le secteur naval militaire. À partir de 2020, Pékin a surpassé Washington en termes de nombre de coques. Selon le dernier rapport du Département de la Défense américain sur l’état de l’armée chinoise publié fin 2023, la flotte chinoise comprend maintenant environ 370 navires, tandis que les USA restent en dessous de la barre des 300, en grande partie en raison de la saturation de leurs chantiers navals.
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